1. AGENDA

Les 3 et 4 juin 2023, Denis Langlois participera au Salon du livre de Ceyrat (Puy-de-Dôme), près de Clermont-Ferrand.

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20 janvier 2022 : Parution de La Politique expliquée aux enfants de Denis Langlois, illustrée par Plantu. (Editions La Déviation)
Édition spéciale 1983-2022.

Avril 2021. "Le Voyage de Nerval" (Gérard de Nerval au Liban), récit de Denis Langlois, est paru le 15 avril 2021 aux éditions de La Déviation.

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Mai 2020 : Le livre "Pour en finir avec l’affaire Seznec" (La Différence) de Denis Langlois (avec un cahier-photos de 16 pages) à nouveau disponible en librairie.

24 septembre 2019

Les Éditions de La Différence publient "L’Affaire Saint-Aubin" de Denis Langlois, avec un cahier-photos de 16 pages.

Le 25 octobre 2018, les éditions SCUP-La Déviation publient une nouvelle édition complétée et illustrée de "Panagoulis, le sang de la Grèce" de Denis Langlois.

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ARCHIVES MILITANTES.

Nouvelles rubriques sur le site :

*La Ligue des droits de l’homme (1967-1971).

*La Fédération internationale des droits de l’homme (1968-1970).

*Les luttes militantes pour l’autodétermination du Pays Basque (1984-1997).

*La guerre dans l’ex-Yougoslavie (1991-1994).

Les dossiers noirs de la police française

Ce livre de Denis Langlois est paru en 1971, aux éditions du Seuil (dans la collection "Combats" dirigée par Claude Durand), il expose de nombreuses affaires où la police et la gendarmerie se sont livrées à des abus de pouvoir, des violences ou ont provoqué des erreurs judiciaires.
Parmi ces affaires on relèvera les affaires Jean-Pierre Thévenin (commissariat de Chambéry), Joseph Kaczmarczyk (Châlons-sur-Marne), Roger Grangé (Bordeaux), Charles Moncomble (Lille), Jean Deshays (Nantes), Marguerite Marty (Perpignan), Monique Caze, "L’Affaire du Bois Bleu" (La Guerche-sur-l’Aubois), Alphonse Delattre (Condé-sur-l’Escaut), René Martin-Ponge (Nimes), Aubin Mathurin (Montpellier), Sylvette Cabrisseau (Paris), André Drai (Paris), Renée Gudefin (Louhans), Akli Ferhat (Paris), André Préteux (Vanves), Driss Brahimi (Lens), Paul Revertegat (Montfort-sur-Argens), Bernard Césard et Christiane Beldame (Le Coudray), Alain Jaubert (Paris) et l’affaire dite des "Tortures au Quai des Orfèvres".
(Voir plus bas dans la page le détail de ces affaires.)

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* Avant la publication du livre en février 1971, une note des Renseignements Généraux indique : "Les Éditions du Seuil, soucieuses de ne pas voir tomber le livre avant sa sortie en librairie entre les mains des services de police, ont demandé à leurs différents imprimeurs de ne composer le titre et le nom de l’auteur qu’au dernier moment."

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Article de Bernard Clavel (Union Pacifiste, avril 1971).

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Article de Casamayor, revue Esprit, avril 1971.

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Der Spiegel, 12 juillet 1971. "Strom durch den körper" (Du courant électrique dans le corps.).

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 L’Affaire Jean-Pierre Thévenin

(À Chambéry, le 15 décembre 1968, un jeune homme de 24 ans, Jean-Pierre Thévenin, originaire de Marseille, est retrouvé mort dans une cellule du commissariat. Suicide, affirment les policiers. Un décès suspect qui amène les parents assistés par Me Raymond Filippi à porter plainte. Quarante pages du livre sont consacrées à cette affaire.)

Jean-Pierre Thévenin

"Le Nouvel Observateur" du 5 janvier 1970 (Article de René Backmann).
"Nouvel Observateur".

Le "Bar de l’Arrivée" où se trouvait Jean-Pierre Thévenin, en état d’ébriété, lorsqu’il a été arrêté par la police et conduit au commissariat de Chambéry.

Procès-verbal de la police constatant le décès de Jean-Pierre Thévenin.

Télégramme annonçant à M. et Mme Thévenin la mort de leur fils Jean-Pierre.

Plan de la cellule du commissariat de Chambéry où est mort Jean-Pierre Thévenin.

"Le Figaro", 18 décembre 1969.

"L’Humanité", 18 décembre 1969, article de Lucien Benoit.

"France-Soir", 19 décembre 1969 (Article de Jean Delamotte).

De gauche à droite : Marcel Jans, président de la Ligue des droits de l’homme de Chambéry, Mme Thévenin, Annie l’amie de Jean-Pierre Thévenin, et Mr Thévenin.

"L’Express", décembre 1969.

"France-Soir", 13 mars 1971. (Article de François Luizet).

"La Cause du peuple", 31 mai 1971.

Monsieur et Madame Thévenin au Palais de justice de Paris.

"Le Canard enchaîné", article de Jérôme Gauthier, 29 mars 1972.

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"L’Humanité", article de Jean-François Dominique, 20 mai 1972.

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"La seconde mort de Jean-Pierre Thévenin", libre-opinion de Pierre Vidal-Naquet parue dans"Le Monde", 28-29 janvier 1973.

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"J’ai confiance en la justice de mon pays", pièce de théâtre d’Alain Scoff inspirée de l’Affaire Thévenin, avec Rachel Salik, Jean-Pierre Bagot, Jean-Loup Bourrel, Pierre Charras, Catherine Fournet, Germinal, Sophie Clamagirand, Roland Magdane, Claude Naville, Alain Scoff et Rémy Terrade.

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 L’Affaire Charles Moncomble

(À Lille, en février 1969, un artisan couvreur de 40 ans meurt au cours d’une garde à vue dans les locaux de la gendarmerie.)

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 L’affaire Lucien Delatre

(À Tarare (Rhône), un chauffeur-livreur de 34 ans est retrouvé pendu dans une cellule du commissariat.)

Article de Jean-Marc Théolleyre dans "Le Monde" du 20 mai 1975.

Février 1977 : La Chambre d’accusation de Lyon prononce un non-lieu.

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 L’Affaire Joseph Kaczmarczyk

(À Chalons-sur-Marne, en 1967, un homme fut accusé du meurtre d’une fillette de 12 ans. Lors du procès devant la Cour d’Assises de Reims où la défense était assurée par Me Jacques Isorni face à Me René Floriot, il apparut que l’enquête avait été totalement faussée par les policiers. Kaczmarczyk fut acquitté.)

Article de Casamayor dans "Le Monde", octobre 1968.

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"Le procès exemplaire de Joseph Kaczmarczyk. La police avait une bonne raison de le soupçonner : il était Polonais." Article de Pierre Lasnier dans "Droit et Liberté" (mensuel du MRAP), novembre 1968.

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"Après l’acquittement", film de Jean-Pierre Chartier, diffusé le 14 novembre 1968 par l’ORTF (Archives de l’INA).

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6 octobre 2018, article sur le Blog "La Gazette du citoyen" : Il y a 50 ans éclatait l’affaire Kaczmarczyk.

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 L’Affaire Delattre

(En 1969, un berger de Crespin, interrogé par la gendarmerie de Condé-sur-l’Escaut, avoue être l’auteur du meurtre de deux fillettes. Deux ans plus tard, son innocence est officiellement reconnue.)

Une de "Paris-Jour" du 27 août 1969.

"France-Soir", 20 juin 1971.
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"Ces affaires qui ont marqué le Valenciennois", article de "La Voix du Nord" du 10 août 2009.

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 L’Affaire Jean Deshays

(En 1948, près de Nantes, un docker est accusé d’un crime horrible. Il fait des aveux complets à la gendarmerie. Il est condamné. Quatre ans plus tard, les véritables coupables sont arrêtés.)

Le Monde, 3 février 1953 : "Jean Deshays s’est vu octroyer un peu plus de 5 millions de francs à titre de réparation".

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 L’Affaire Martin-Ponge

(En 1969, un charpentier de Nîmes, avoue être l’auteur du meurtre d’une institutrice. Huit mois plus tard il est reconnu innocent.)

Ordonnance de non-lieu rendue le 25 juin 1970 en faveur de M. Martin-Ponge.

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 L’Affaire commissaire Georges Féraud à Romans-sur-Isère

(En 1970, à Romans-sur-Isère, le commissaire de police Georges Féraud se prend pour un shérif et procède à des contrôles illégaux et violents dans la ville, notamment à l’Hôtel Touvard (photo ci-dessus) et au café "Le Négociant".
Ces agissements sont dénoncés dans la presse régionale ("L’Impartial de la Drôme" publie un article de Paul Deval, ancien résistant et ancien maire-député de Romans),

Lettre de M. Paul Deval du 30 avril 1971 parlant de cet article.

La presse nationale s’intéresse à son tour à cette situation.

Dans "L’Aurore" du 28 septembre 1970, Bernard d’Api écrit :
"Il y avait à Romans un commissaire de police qui se croyait au Far-West et qui se prenait pour un shérif. Il pensait être autorisé à employer des méthodes violentes pour "faire régner l’ordre", et les "passages à tabac" étaient monnaie courante au commissariat de Romans, à tel point que même les citoyens les plus respectueux de l’application stricte de la loi ont fini par s’émouvoir.".

Le mois suivant, dans "Le Nouvel Observateur", Yvon Le Vaillant renchérit : "En quelques semaines, Romans était devenue la ville dont le prince est un commissaire de police".

"Nouvel Observateur" du 12 octobre 1970.

D’abord défendu par M. Patault, le préfet de la Drôme, le commissaire Féraud est finalement muté à Clermont-Ferrand.

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 L’Affaire dite des "Tortures au Quai des Orfèvres"

(En janvier 1970, un juge d’instruction, Louis Zollinger, inculpe quatre policiers de la Brigade de la voie publique dont un commissaire pour coups et blessures volontaires. On parle de "tortures à l’électricité". Plusieurs années après, les policiers seront relaxés, les "torturés" ayant été encouragés à retirer leurs plaintes.)

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 L’Affaire Aubin Mathurin

(En avril 1968, à Montpellier, le directeur d’une auto-école est arrêté pour un problème de circulation et victime de violences de la part de la police.)

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 L’Affaire Alain Jaubert

(Le 29 mai 1971, à Paris, au cours d’une manifestation de soutien aux militants martiniquais réprimés, Alain Jaubert, un journaliste du "Nouvel Observateur" est roué de coups dans un car de police. Cette affaire particulièrement importante est évoquée aussi dans le "Nouveau Guide du militant".)

Alain Jaubert après son "tabassage".

"Le Monde", 1er juin 1971.

Certificat médical du docteur Rachelsberg de l’Hôpital Lariboisière.

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"Le Monde", 3 juin 1971.

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Dessin de Konk (Le Monde).

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"Le Monde", 6-7 juin 1971.

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Couverture du "Nouvel Observateur" du 7 juin 1971.

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"La police de l’affaire Jaubert", éditorial de Jean Daniel. ("Nouvel Observateur" du 7 juin 1971.

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Editorial de Pierre Viansson-Ponte, dans "Le Monde".

Une commission d’information sur l’affaire Jaubert fut constituée. Elle rendit publiques ses conclusions le 21 juin 1971 lors d’une conférence de presse. (De gauche à droite : André Lautin, Denis Périer-Daville (caché), Michel Foucault, Claude Mauriac, Denis Langlois et Gilles Deleuze.)

(*Ironie de l’histoire, 40 ans après, en février 2014, Christine Delphy et Sylvie Tissot publient un article "Le sexe de la pensée politique" où elles protestent fort justement contre l’entre-soi masculin dans les rencontres militantes. Cette photo qui a été largement diffusée leur sert à illustrer leur propos. En 2004 (voir plus loin), dans un but différent, cinq comédiennes avaient interprété les rôles des hommes présents à la tribune.)

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"Combat", articles de Philippe Aubert et Maurice Clavel, 22 juin 1971.

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"Sud-Ouest", 22 juin 1971.

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Rapport de la Commission d’information sur l’Affaire Jaubert ("La Cause du Peuple" des 3 et 28 juin 1971)

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"Nouvel-Observateur", 5 juillet 1971.

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Lettre au Ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin ("Nouvel-Observateur", 12 juillet 1971.)

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Claude Mauriac a parlé à plusieurs reprises de sa participation à la Commission d’information sur l’affaire Jaubert dans son livre "Et comme l’espérance est violente", paru en 1976 aux éditions Grasset.

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Affiche militante protestant contre l’inculpation d’Alain Jaubert.

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Extraits du livre de René Backmann et Claude Angeli, "Les polices de la nouvelle société" paru en octobre 1971 aux éditions Maspero.
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Alain Jaubert

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"Le Figaro", 24-25 juin 1972.

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"Le Monde", compte-rendu d’audience de Bruno Dethomas, 5 avril 1973.

"Le Monde", 13 avril 1973.

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"Le Monde", 5 décembre 1973.

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En 2004, le Collectif théâtral Foucault 71 joue au Théâtre de l’Aquarium, à Paris, une pièce intitulée Foucault 71,qui comporte trois volets : la création du Groupe d’information sur les prisons, l’Affaire Jaubert et le Comité Djellali. La mise en scène est réalisée par cinq comédiennes : Sabrina Baldassara, Stéphanie Farison, Emmanuelle Lafon, Sara Louis et Lucie Nicolas. La pièce est rejouée dans plusieurs salles, notamment au Théâtre Studio d’Alfortville.

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Le 10 février 2014, sur le blog Médiapart, Michel Puech publie un article "Aux sources de Libération", où, s’appuyant sur le livre de Jean Guisnel, "Libération, la biographie" paru en 1999 aux éditions La Découverte, il estime que l’affaire Jaubert a joué un grand rôle dans la création en juin 1971 de l’Agence de Presse Libération, qui en avril 1973 donna naissance au quotidien "Libération".

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En novembre 2021, dans son livre "IGPN, une institution au-dessus de tout soupçon ?" (éd. Albin Michel), Frédéric Charpier évoque l’Affaire Jaubert :

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 L’Affaire André Drai

(En août 1969, à Paris, un commerçant est arrêté dans des conditions violentes, il est victime d’un infarctus.)

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 L’Affaire Sylvette Cabrisseau

(En mai 1970, à Paris, avenue Kléber, Sylvette Cabrisseau, une speakerine de la télévision d’origine antillaise est frappée par une dizaine de policiers. Elle portera plainte et sera licenciée quelques mois plus tard de la télévision.)

• Sylvette Cabrisseau, la speakerine de la télévision,
bousculée par des agents près de la place de l’Etoile, a
décidé de porter plainte pour violences et insultes,
visant tout particulièrement l’incitation à la haine
raciale. "Ça ne pouvait pas arriver à Mme Dupont !", a
commenté, selon « France-Soir », un commissaire de
police. Ce qui signifierait que la chose aurait été normale
pour une personne au teint foncé non connue du
grand public.
(Droits et Libertés, juin 1970).

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 L’Affaire Akli Ferhat

(En décembre 1968, à Paris, un Algérien qui réside en France depuis 25 ans est arrêté et roué de coups dans un car de police puis au commissariat.)

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 L’Affaire Renée Gudefin

(En octobre 1958, une jeune fille de Louhans (Saône-et-Loire) est tuée par des gendarmes qui, par erreur, ouvrent le feu sur une voiture où elle se trouvait en tant que passagère.)

15062 . — 21 avril 1962 . — M. Moynet attire l’attention de M. le ministre des armées sur une affaire du 12 octobre 1958 qui n ’a pas encore reçu de solution . Il s’agit de la regrettable méprise d ’un gendarme à la suite de laquelle Melle Renée Gudefin, domiciliée à Louhans, a trouvé la mort. Par une note en date du 2 mars 1962, les services du ministère ont demandé au tribunal administratif de Lyon, saisi du dossier, de rejeter purement et simplement le recours. Dans une telle affaire où la responsabilité du gendarme est évidente, il apparaît que c’est à l ’autorité responsable de réparer le préjudice subi. Devant l’émoi que continue, à juste titre, à soulever, sur le plan local, cette malheureuse affaire, il lui demande quelles mesures il compta prendre pour que justice soit enfin rendue aux ayants droit de la victime.
(Question écrite posée le 21 avril 1962 par M. André Moynet, député. Journal Officiel du 25 mai 1962.)
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15062. — M. Moynet attire l’attention de M. le ministre des armées sur une affaire du 12 octobre 1958 qui n’a pas encore reçu de solution. Il s’agit de la regrettable méprise d’un gendarme à la suite de laquelle Mlle Renée Gudefin, domiciliée à Louhans, a trouve la mort. Par une note en date du 2 mars 1962, les services du ministère ont demandé au tribunal administratif de Lyon, saisi du dossier, de rejeter purement et simplement le recours. Dans une telle affaire où la responsabilité du gendarme est évidente, il apparait que c’est à l’autorité responsable de réparer le préjudice subi. Devant l’émoi que continue, à juste titre, à soulever, sur le plan local, cette malheureuse affaire, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour que justice soit enfin rendue aux ayants droit de la victime. (Question du 21 avril 1962.)

Réponse . — Dans l’affaire dont il s’agit, les requérantes ont adressé au tribunal administratif de Lyon un mémoire en réplique aux observations formulées dans la note du 2 mars 1962, visée par l ’honorable parlementaire . Une enquête complémentaire est actuellement en cours afin de permettre au ministre des armées de répondre à ce nouveau mémoire en toute connaissance de cause.
(Réponse ministérielle du 12 juin 1962. Journal Officiel du 13 juin 1962.)
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 L’Affaire Paul Revertegat

(En septembre 1970, un jeune homme de dix-neuf ans habitant Montfort-sur-Argens est abattu par un gendarme sur l’autoroute de l’Estérel, à la sortie de Fréjus.)

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 L’Affaire Bernard Césard et Christiane Beldame

(En novembre 1970, à Coudray, dans l’Eure-et-Loir, un automobiliste est tué par un gendarme et sa passagère grièvement blessée. Ils avaient été pris par erreur pour des cambrioleurs.)

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 L’Affaire des Époux Bellet

(Mai 68 à Paris. Le 25 mai, rue Princesse, lors d’une manifestation, les policiers utilisent des grenades lacrymogènes et offensives. Un couple de concierges est asphyxié par les gaz. En dépit des soins qui leur sont prodigués dans plusieurs hôpitaux, M. Bellet meurt en avril 1969. La préfecture de police indemnise discrètement sa veuve.)

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 L’Affaire Roger Grangé dite "des policiers de Bordeaux"

(En février 1946, Roger Grangé, un petit brocanteur de la rue Roquelaure à Bordeaux, est interrogé au Commissariat de la rue Victoire-Américaine. Il en ressort sur une civière dans un état comateux. Il décédera le lendemain à l’hôpital. Un commissaire et deux inspecteurs défendus par Me René Floriot sont inculpés. Ce n’est que huit ans plus tard, en avril 1954, qu’ils furent jugés par la Cour d’Assises de Bordeaux et acquittés. Ce verdict suscita une indignation à peu près générale dans la presse, notamment sous la plume de Jean-Marc Théolleyre, Madeleine Jacob, Irène Allier, Roger Stéphane, Pierre Scize ou Morvan Lebesque. Des personnalités comme Me Maurice Garçon de l’Académie française, les écrivains François Mauriac et Gilbert Cesbron exprimèrent leurs vives protestations. (Quarante pages des "Dossiers noirs" sont consacrées à cette affaire.)

En 1971, Marcel Carné réalisa un film "Les Assassins de l’Ordre", à partir d’un roman de Jean Laborde qui reprenait les grandes lignes de cette affaire, mais donnait au juge d’instruction incarné par Jacques Brel un rôle "héroïque" qu’il n’avait pas eu dans la réalité, puisqu’il avait prononcé un non-lieu en faveur des policiers, inculpés finalement par la chambre d’accusation, puis acquittés par la Cour d’assises de Bordeaux.)

Article de Me Maurice Garçon, "Le Monde", 4 mai 1954.

Affiche du film "Les Assassins de l’ordre" de Marcel Carné, avec Jacques Brel dans le rôle principal du juge d’instruction, Michael Lonsdale, le commissaire et Charles Denner, l’avocat des policiers.

Tournage des "Assassins de l’Ordre" : Catherine Rouvel, Roland Lesaffre et Marcel Carné.

* En avril 1971, Marcel Carné fait part à Denis Langlois de son regret de n’avoir pu, en raison du refus de Jacques Brel d’incarner un personnage "négatif", porter à l’écran la version exacte de l’affaire des policiers de Bordeaux.

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 L’Affaire Marguerite Marty

(En octobre 1953, Marguerite Marty, une femme accusée d’avoir empoisonné avec du gardénal sa cousine est interrogée de façon particulièrement violente par des policiers de Perpignan au commissariat de la rue Mailly.
Son avocat, Me Christian Talairach, dénonce les méthodes employées par les enquêteurs pour lui faire avouer un crime dont elle s’affirme innocente. Au terme d’un procès très médiatisé, elle sera finalement acquittée par les jurés de la Cour d’Assises.)

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 L’Affaire Monique Caze, dite Affaire du Bois Bleu (La Guerche-sur-l’Aubois)

Le 4 novembre 1965, près de La Guerche-sur-l’Aubois (Cher), on retrouve dans sa voiture abandonnée au milieu d’un bois le cadavre carbonisé d’un agent de banque de la Société Générale, Georges Segretin. Il a été assassiné et détroussé de l’argent qu’il transportait.
L’enquête s’oriente vers Monique Caze, commerçante, et son amant prétendu, le gendarme Jules Barrault. Ils sont tous deux inculpés de meurtre et emprisonnés. Les médias s’emparent de l’affaire et se déchaînent contre "Monique la diabolique".

En fait, les policiers du SRPJ d’Orléans chargés de l’enquête sous la direction du commissaire Ayala, ont truqué les témoignages et, pour ne pas être désavoués, ont détourné les soupçons pesant sur le véritable coupable, Ernest Rodric, un cultivateur de la région.
Un inspecteur de police, André Navarro, est scandalisé par ces méthodes. Il prend contact avec la juge d’instruction, Georgette Chouvelon, et lui révèle ce qui s’est tramé. Les deux innocents sont libérés après 42 jours de détention.

Les responsables de cette machination policière seront mutés (le commissaire Ayala à Metz), André Navarro sanctionné, pour avoir dénoncé ses supérieurs sans passer par la voie hiérarchique. Ernest Rodric sera condamné à la réclusion à perpétuité.

"Les Cahiers des Droits de l’Homme", Bulletin national de la Ligue des Droits de l’Homme, octobre 1967.

"Journal de France", édition 1968, Larousse.

Août 1975, annonce du téléfilm "Erreurs judiciaires : des témoins dignes de foi" réalisé par Jean Laviron et diffusé par FR3.

Au cours des années suivantes, plusieurs émissions de radio et de télévision parlent de cette affaire, saluant à juste titre la conscience professionnelle de la juge d’instruction, mais omettant de dire que c’est l’inspecteur André Navarro qui, par ses révélations, l’a incitée à reprendre l’enquête.

Communiqué de protestation de Denis Langlois (août 1975).

*En 2006, Gérard Boursier publie aux éditions Noir délire le livre "L’Affaire du Bois Bleu".

*Le 28 février 2022, France 2 diffuse le téléfilm "Deux femmes" d’Isabelle Doval, où le rôle de l’inspecteur Navarro est à nouveau occulté.

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 L’Affaire René Saulnier

(En janvier 1954, un homme arrêté à Paris est interrogé par la police. Selon les inspecteurs, durant sa garde à vue "il est pris d’un malaise, glisse de sa chaise et va heurter du front la plinthe d’un mur". Transporté à l’Hôpital de la Pitié, il y décède.)

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 L’Affaire André Préteux

(En juillet 1961, un industriel d’Arcueil, près de Paris, considéré en état d’ébriété, est arrêté dans un restaurant et conduit au commissariat de Vanves. Frappé à coups de poing et de pied, il est relâché en piteux état, avec notamment deux côtes fracturées. Après 5 ans de procédure, cinq policiers sont jugés par le tribunal correctionnel. Trois d’entre eux sont condamnés à huit mois de prison avec sursis.)

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 Les procès des "Dossiers noirs"

En annexe de l’édition de poche (Points Actuel) parue en 1973, on trouvera le dossier (30 pages) des procès qui furent intentés pour diffamation envers la police à Denis Langlois, l’auteur des "Dossiers noirs de la police française", et à son éditeur, Paul Flamand, directeur des éditions du Seuil.

Les cinq affaires qui ont donné lieu à des procès qui durèrent deux ans sont les affaires Martin-Ponge, Lacombe, Saulnier, Fromage et Thévenin. Les poursuites concernaient 4 pages sur 227 et 5 affaires sur les 36 signalées dans le livre.

Le Tribunal Correctionnel de Paris relaxa à trois reprises Langlois et Flamand et les condamna deux fois. La Cour d’Appel prononça trois condamnations et deux relaxes qui concernaient les deux affaires les plus importantes : l’Affaire Thévenin et l’Affaire Lacombe relatant des tortures au Quai des Orfèvres.

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Le défenseur de Denis Langlois était le Bâtonnier Raymond Filippi, celui de Paul Flamand et des éditions du Seuil : Me Georges Kiejman.

Un témoin, Me Raymond Filippi, Denis Langlois et Me Georges Kiejman.

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De nombreuses personnalités témoignèrent en faveur de Paul Flamand et Denis Langlois : Hubert Beuve-Méry, fondateur et ancien directeur du "Monde", le philosophe Michel Foucault, l’écrivain Pierre-Henri Simon de l’Académie française, l’éditeur Claude Gallimard, l’historien Pierre Vidal-Naquet, Jean-Marie Domenach, directeur de la revue "Esprit", le professeur Laurent Schwartz, le Bâtonnier Paul Arrighi, Denis Perier-Daville, président du Syndicat des journalistes, Jean Planchais, rédacteur en chef du "Monde", les journalistes Jean Grandmougin et Francis Schull, le docteur Charles Dayant, ancien médecin de la Prison de la Santé, les avocats Charles Libman et Jean-Jacques de Félice, L’ingénieur Gilbert Antonin, les professeurs Hélène Védrine, Denise Chevroton, Michel Fontaine, Maurice Hily et Marcel Jans.

Paul Flamand, Claude Gallimard et Pierre-Henri Simon, lors du procès.

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Témoignage écrit de Hubert Beuve-Méry, fondateur et ancien directeur du "Monde" (Nouvel Observateur, 21 février 1972).

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Article "Black dossiers of the french police", article de M.E., Index on Censorship, 1er décembre 1973.

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Cité à trois reprises, le ministre de l’intérieur Raymond Marcellin ne se présenta jamais à l’audience.

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"Combat", article de Daniel Mayer, Président de la Ligue des Droits de l’Homme, 24 février 1972.

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"Le Monde", article de Pierre Viansson-Ponté, 14 mars 1972.

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Annonce dans le Bulletin des Editions du Seuil, avril 1972.

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"Le Soir" (Bruxelles), article de Yvon Toussaint, 20 mai 1972.

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"Le Canard enchaîné", article du 24 mai 1972.

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"Politique-Hebdo", article de Roger Dosse, 6 juillet 1972.

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"Bibliographie de la France", 26 juillet 1972.

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"Le Figaro", 3 mars 1973.
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Voir Édition française face à la censure et aux poursuites (Site Éditeurs, les lois du métier).

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Lettre adressée en mars 1979 par Denis Langlois à Raymond Marcellin, ancien Ministre de l’Intérieur. Aucune réponse.
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"Inchiesta sulla polizia francese", traduction italienne des "Dossiers noirs de la police française" parue aux éditions Mazzotta avec une préface de Marco Janni.

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Novembre 2021 :
Extraits du livre "IGPN, une institution au dessus de tout soupçon ?" de Frédéric Charpier (Albin-Michel)

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Le 20 janvier 2022, sur le site Internet de L’OBS. Il y a 50 ans :

Dans les archives de "L’Obs". Le procès de l’avocat Denis Langlois et de son éditeur, pour leur livre sur la police, se fit sans que les témoins torturés puissent témoigner.

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Voir aussi :

*Les Dossiers noirs de la justice française

*Le Guide du citoyen face à la police

*La Ligue des droits de l’homme (1967-1971)

*L’Affaire Seznec

*L’Affaire Saint-Aubin

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Il est possible de donner son avis ou de contacter Denis Langlois en se rendant à la rubrique Nous écrire.

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