Samedi 12 et dimanche 13 octobre 2024, Denis Langlois sera au SALON DU LIVRE "Marque-page", à CÉBAZAT (Puy-de-Dôme), Domaine de la Prade, 46 route de Gerzat, près de Clermont-Ferrand, sur le stand des Editions La Déviation.
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Le samedi 28 septembre 2024, à 15 heures, à MONNERVILLE (Essonne), CONFÉRENCE-DÉBAT "La Mort du babouin de Monnerville".
Le 22 août 2024, parution d’un nouveau livre aux éditions La Déviation : La Cavale du babouin
En 2022 : Parution de La Politique expliquée aux enfants de Denis Langlois, illustrée par Plantu. (Editions La Déviation)
Édition spéciale 1983-2022.
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2021. "Le Voyage de Nerval" (Gérard de Nerval au Liban), récit de Denis Langlois, paraît aux éditions de La Déviation.
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Paru en 2020 le livre "Pour en finir avec l’affaire Seznec" (La Différence) de Denis Langlois (avec un cahier-photos de 16 pages) sera bientôt à nouveau disponible en librairie.
2019
Les Éditions de La Différence publient "L’Affaire Saint-Aubin" de Denis Langlois, avec un cahier-photos de 16 pages.
2018, les éditions SCUP-La Déviation publient une nouvelle édition complétée et illustrée de "Panagoulis, le sang de la Grèce" de Denis Langlois.
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ARCHIVES MILITANTES.
Nouvelles rubriques sur le site :
*La Ligue des droits de l’homme (1967-1971).
*La Fédération internationale des droits de l’homme (1968-1970).
*Les luttes militantes pour l’autodétermination du Pays Basque (1984-1997).
Comment faire pour que les révoltes débouchent sur une véritable révolution ?
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Il est possible de se procurer ce livre en libraire ou en le commandant aux Éditions SCUP-La Déviation.
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On trouvera ci-dessous des extraits de "Et si la révolution était possible", des critiques du livre, des libres-opinions et le compte-rendu des débats qui ont suivi.
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PRÉFACE ET EXTRAITS
Préface :
Au cours des dernières décennies plusieurs révoltes ont secoué le monde, notamment en Europe de l’Est et dans les pays arabes, mais aucune n’a débouché sur une véritable révolution, sur l’édification d’une société libre et égalitaire supprimant les classes sociales. On a plutôt assisté à des coups d’État, à de simples changements de personnel politique, dans le meilleur des cas à la mise en place d’un régime un peu moins autoritaire. Le terrorisme religieux en a profité pour reprendre du service.
En France, le dernier soulèvement visant à transformer la société remonte à Mai 1968, c’est-à-dire à cinquante ans. ( Bon anniversaire ! ) Il a malheureusement échoué et n’a eu qu’un vague prolongement électoral : l’accession en 1981 de Mitterrand et du Parti socialiste au pouvoir. Une énorme désillusion pour ceux qui espéraient un changement radical. Aujourd’hui, les inégalités sociales sont plus marquées qu’il y a cinquante ans.
Cela veut-il dire que la révolution est impossible ? Que le seul espoir réaliste réside dans la pâle social-démocratie que l’on a justement retrouvée dans plusieurs pays européens, celle qui pratique réformes et contre-réformes, un pas en avant un pas en arrière, sans s’attaquer aux structures inégalitaires ? Cela veut-il dire que la révolution n’est faite ni pour les hommes ni pour les sociétés qu’ils constituent ?
La nature humaine serait-elle irrévocablement réticente au partage ? Ce que l’on peut avoir pour soi, on le prend et on le garde. Dès qu’un individu a quelque pouvoir, il en fait profiter sa famille, ses amis, son parti, sa catégorie sociale, c’est-à-dire lui-même ou du moins une extension de lui-même. Dès qu’il le peut, il cherche à accroître ce pouvoir sur les hommes et sur les choses, car le pouvoir accru procure encore plus d’avantages.
Bref, sur un plan politique et économique, l’être humain est-il résolument fait pour une société marchande et hiérarchisée où chacun est le concurrent de chacun, c’est-à-dire en poussant les choses à leur point extrême pour le capitalisme mondial et ses multinationales, plutôt que pour le collectivisme, le véritable socialisme, le communisme ou même la simple démocratie, qui de ce fait n’a jamais existé dans aucun pays du monde ?
Les échecs rencontrés dans l’histoire tendraient à le démontrer. La révolution sociale ne serait qu’une utopie. Elle peut se déclencher matériellement, passer du stade de révolte à celui de pré-révolution comme en Russie, en Chine ou à Cuba, mais elle est alors condamnée à sombrer dans la dictature et l’éternel recommencement. « L’homme est un loup pour l’homme », disait Hobbes qui en savait long sur la question.
Et pourtant, si par extraordinaire la révolution sociale était réalisable, si le nombre de tentatives – inspirées principalement par l’idéologie fort discutable du marxisme – n’était pas encore suffisant pour tirer une conclusion définitive, si la nature humaine n’était pas une vraie nature, mais le résultat de conditionnements néfastes. Un acquis plutôt qu’un inné. Si l’impossible était possible.
Ce n’est pas là être d’une naïveté confondante. C’est faire un pari apparemment perdu d’avance et le savoir. Miser à un contre cent millions, mais le un est primordial. Espérer envers et contre tout. Croire que l’être humain peut devenir autre que ce qu’il est.
Si ce prodige se réalisait, si tout n’était pas définitivement écrit comme l’affirment ceux qui profitent du système, si par exemple un Mai 68 se reproduisait, il serait bon assurément de ne pas perdre une telle occasion à ce point rarissime et inespérée. Quelle terrible déception, la révolution arrive, elle est là, on la touche du doigt, et bêtement on la rate !
Dire ce qu’il est souhaitable de faire et ne pas faire pour éviter cette déception est incontestablement prétentieux, mais quand on a précisé auparavant qu’il n’y a guère de chance pour que cela se réalise, c’est ramener les choses à leur juste mesure.
On aura compris que ce livre s’adresse en priorité aux utopistes, aux non-résignés, à ceux qui croient malgré l’évidence contraire. On leur démontre qu’ils ont tort et ils lèvent la main pour dire « Des fois qu’on pourrait quand même », « Au cas où, malgré tout, ce serait réalisable ». Les sceptiques, les incrédules, ne sont pas pour autant exclus de cette lecture.
EXTRAITS DU LIVRE
(…) Il serait faux de dire que les dérives de l’autorité dans les partis viennent uniquement de ceux qui sont attirés par le pouvoir. Les chefs naissent aussi, parce que les autres militants leur donnent naissance. Notre société a habitué les gens à être en majorité des obéissants et des admirateurs. Les médias cultivent à longueur d’année cette tendance. Ils réclament des têtes d’affiche. Ils personnalisent les actions collectives. Ils veulent que quelqu’un de connu et de télégénique – le fameux « charisme » – incarne le groupe. Comment les leaders ne se laisseraient-ils pas griser par cette gloire factice, par cette prétendue reconnaissance ? Comment, nouveaux narcisses, ne regarderaient-ils pas un peu trop leur reflet dans le miroir ? Comment n’oublieraient-ils pas qu’ils sont pour les médias des pions interchangeables, des objets d’intérêt passager liés à l’actualité ? Comment n’en arriveraient-ils pas à confondre leur personne, leur ego – « Moi, je » – et la collectivité qu’ils représentent ?
Dans ces conditions, la recherche et la vénération d’un chef, le besoin d’un « maître » idéalisé, le culte de la personnalité, peuvent paraître naturels aux membres d’un groupe ou d’un parti. « Les grenouilles qui demandent un roi. » Un boulevard s’ouvre alors devant celui qui brûle d’être leader. Il n’a pas beaucoup d’efforts de séduction ou d’affirmation de soi à faire pour le devenir. Il a les plus grandes chances d’être intronisé, avec toute la connotation religieuse du mot. Par complexe d’infériorité, par engouement excessif, par souci d’efficacité immédiate ou encore par paresse, les militants lui laissent le champ libre.
Au début, cette situation peut paraître idyllique. Il est confortable de ne pas avoir à prendre d’initiatives, de suivre les mots d’ordre d’un leader-prophète que l’on admire. Mais en général les choses se gâtent vite. L’idylle tourne à la désillusion. Malheureusement il est trop tard. Le chef est bien en place dans toute sa splendeur et il s’avère difficile de s’en débarrasser, de déboulonner sa statue. Il a ses lieutenants, ses barons, ses serviteurs. Il dispose de l’essentiel des manettes du mouvement. Il confisque à son profit la lutte collective. Il devient l’organisation à lui seul, obsédé par son image et son maintien au pouvoir.
Ce phénomène des leaders est-il inhérent à tout groupe ? Apparaît-il dès que deux individus sont en présence ? Plus généralement est-il inévitable que, leader ou pas, on agisse d’abord pour soi, au filtre de ses propres sentiments, avant d’agir pour les autres ? Peut-on combiner tout cela afin que l’intérêt collectif l’emporte sur l’intérêt personnel, sans que l’intérêt personnel disparaisse pour autant ? Peut-on faire que nos révoltes, nos passions, nos désirs restent les nôtres tout en devenant altruistes ? Peut-on parvenir à franchir l’obstacle du moi ? Difficile à dire, tant notre société a brouillé les cartes du comportement humain. Cependant il s’agit de travers qu’il est souhaitable de contrecarrer dès le départ. Il y a là une question de vigilance. S’en désintéresser, dire « On verra ça plus tard », c’est se préparer des lendemains difficiles.
Le moment critique survient lorsqu’il faut remettre à sa véritable place un leader dont l’aura médiatique rejaillit sur le groupe, mais fait écran à l’action collective. On risque de perdre momentanément de l’influence, mais c’est souvent la dernière occasion de redonner au groupe la maîtrise de ses actes. Ne pas le faire s’avère en général suicidaire, car il ne faut guère compter sur le leader médiatique pour se mettre de lui-même en retrait.
« Il n’est pas de sauveurs suprêmes : ni Dieu, ni César, ni tribun », chante à juste titre l’Internationale. Mettons fin une bonne fois pour toutes au mythe de l’homme (ou de la femme) providentiels.
Cela demande beaucoup d’efforts à réaliser individuellement et collectivement, la construction d’une éthique nouvelle qui s’impose à tous sans être coercitive, celle qui sera la base de la société future. Un esprit critique sur soi et sur les autres, qui ne se laisse pas abuser par le savoir-faire politicien, qui ne succombe pas à la fascination pour le chef.
L’unité d’un mouvement révolutionnaire n’est vraiment solide que lorsque chaque participant en devient un élément à part entière, lorsqu’il peut faire valoir son point de vue, même s’il est minoritaire, surtout s’il est minoritaire. Il n’y a rien de plus fragile que l’unanimité de façade d’un troupeau. Un danger, une difficulté imprévue, c’est la débandade dans tous les sens.
(…) Un mouvement révolutionnaire doit être l’affaire de tous. Dès qu’un militant parle de son organisation en disant « le parti », « le syndicat », « l’association » ou en employant le « ils » indéfini (comme on le fait pour l’État, le gouvernement ou les multinationales), il y a quelque chose qui ne va pas. Le seul terme souhaitable est le « nous » libre et spontané. (…)
Commentaires
Elisabeth, 31 mai 2018 à 11 h 46
Vous dites : « Les pouvoirs sont toujours désorientés devant une population pacifiste »…. »Un état réduit à utiliser la violence contre une foule désarmée, perd le peu de légitimité et de crédibilité qu’il avait. »
L’Arménie semble vous donner raison. Pas un coup de feu, pas une goutte de sang. Malheureusement, ce n’est pas le cas de la Syrie et il est toujours en place.
Ce ne fut pas le cas le 8 mai 1945 à Sétif, ce ne le fut pas le 17 octobre 1961.
Je vous rejoins quand vous dites qu’il faut être antimilitariste mais ce n’est pas entré dans les mentalités.
Puisse l’Arménie servir d’exemple !
* Elisabeth anime le Blog Au temps pour moi : http://au-temps-pour-moi.fr
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Denis Langlois, 31 mai 2018 à 12 h 09
Les révolutions pacifistes sont effectivement les seules qui aient quelques chances de réussir.
Ce qui vient de se passer en Arménie n’est pas une révolution, seulement un renversement de régime. Mais vous avez raison de penser que c’est un encouragement à mener des luttes non-violentes. Un exemple à méditer et à suivre !
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Elisabeth, 31 mai 2018 à 12 h 14
Effectivement, ce n’est qu’un changement de régime mais on a déjà vu des situations identiques baigner dans le sang.
Avec la violence en Israël, ce qui se passe en Italie, ce qui se passe en Turquie, Une contestation qui se termine bien
est à souligner.
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Christian, 30 septembre 2018 à 12 h 37
Bonjour,
Je vous fais part de mes réactions, commentaires, à la suite de la lecture de votre livre.
Sur votre ouvrage, j’ai en fait peu à dire, car je me sens très proche de tout ce que vous avancez, et, j’ai plutôt des questions, des interrogations, presque, à mon sens des futilités à évoquer.
Donc, par exemple, je n’y ai pas trouvé le mot de syndicat : est-ce que leur fonctionnement, proche des partis, leurs compromissions totale et permanente avec tous les pouvoirs pour certains, font que vous ne croyez pas en ces forces, vous ne croyez à la place des organisations syndicales qui peuvent fédérer, proposer, agir pour une autre société ? Ou alors, ce n’était pas un sujet.
Sur le mot militant aussi, j’ai quand même un peu de mal à vouloir l’occulter, certes, il est très, trop proche de militaire, et amène dans sa suite un cortège d’horreurs et d’imbécilités, mais quand même, fédéré, oui, mais si on veut un verbe, militer veut dire quelque chose, au moins au yeux de ceux qui le font, alors que fédérer c’est réunir, mais qui, et pour quoi faire, je parle bien du verbe.
Les mots sont aussi attachés à ceux qui les utilisent : je vole une phrase dans votre livre : « arrêter de croire que plus égal mieux ». Je saisis parfaitement le sens, et j’adhère. Mais ces mêmes mots, je les ai entendu aussi de la bouche d’un directeur, d’autres de celles d’un patron, qui nie les sous effectifs, ou tout moyen supplémentaire absolument nécessaire !, Ils utilisent exactement les mêmes mots, et, pour bien entendu, une tout autre finalité.
Alors les mots, sont aussi parfois une sorte de code, de jargon commun, de complicité, et militant est l’un d’eux.
Sur le vote. Je suis libertaire, et en accord avec le principe d’abstention, et je le pratique, mais…
Mais j’ai du mal avec les dogmes. Si voter, c’est abdiquer, j’ai, par exemple, beaucoup de difficultés à renvoyer dos à dos candidat X et candidat fasciste. On vit dans une société qui est loin de préserver les droits de l’homme ( je parle de la France), droits économiques et sociaux bafoués, migrants etc, mais, si je descends dans la rue pour protester, ( bien sûr on a des exemples multiples de flics qui tapent etc), il me reste encore quelques chances de pouvoir continuer à vivre, protester, « militer » etc
Sous le joug nazi… je ne sais pas.
Si, un bout de papier, sans valeur, sans la moindre illusion sur un candidat me permet, pacifiquement, de barrer la route à un nazillon, ça retire quoi à mon envie d’un monde autre ?
Si on ne se berce pas d’illusion sur le vote, et j’en suis, pourquoi un tel acharnement à prôner l’abstention, on a le sentiment que c’est le catéchisme, et qu’il vienne des anars ou des curés je refuse de m’y conformer.
Election, piège à cons, je suis d’accord, mais, parmi les cons qui votent, il y aura bien des copains de notre côté.
Et parmi les génies qui ne votent jamais, il y a bien des ennemis
Bon, voilà quelques réactions, peu étayées, j’en conviens, mais sincères.
Je finirai par une petit slogan, j’espère qu’il n’existe pas, parce que parfois on croit sincèrement avoir trouvé quelque chose, mais, ce n’est que quelques mots qui ont accroché la mémoire au hasard d’une lecture, d’une discussion
Soyons raisonnables, prenons des démesures.
Tableau de Mathieu Colloghan figurant sur la couverture du livre.
ARTICLES ET ÉMISSIONS CONCERNANT "ET SI LA RÉVOLUTION ÉTAIT POSSIBLE"
Livres Hebdo (Avril 2018) :
Avocat, ancien de Mai 68, l’auteur soutient la nécessité et la possibilité d’une révolution sociale et progressiste. S’adressant en priorité aux utopistes, aux non résignés, à ceux qui parient que tout n’est pas définitivement écrit, il entend rester sur la ligne de ceux qui ne veulent pas renoncer, qui se disent « des fois qu’on pourrait quand même ».
Télérama (Mai 2018) :
On aura compris, écrit d’entrée de jeu l’auteur, avocat de la Ligue des droits de l’homme en 1968, que ce livre s’adresse en priorité aux utopistes, aux non-résignés, à ceux qui croient malgré l’évidence contraire. » Une réflexion actualisée à partir de Mai 68 sur la portée et l’avenir de l’idée révolutionnaire.
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RÉFRACTIONS (revue de recherches et expressions anarchistes), Printemps 2018, article de Jean-Jacques Gandini
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L’HISTOIRE, juin 2018.
Extrait de l’article de Raphaël Bernard :
« ...Gallimard propose une compilation des principaux textes portant sur Mai 68 parus dans la revue Le Débat, tandis que Denis Langlois signe Et si la révolution était possible, conseils bienveillants aux nouvelles générations qui souhaiteraient faire « Mai 2018 » »
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Dans le numéro 201 (2018/4) de la revue LE DÉBAT, Pascal Ory publie un article sur Mai 68 : "Échec, erreur, énigme".
Extrait : "Cette histoire socialiste de Mai 68 joue évidemment son rôle idéologique en attaquant de front une conception jugée trop parisienne, trop libertaire et trop culturelle de l’événement, en flanc-garde des attaques conduites régulièrement par divers radicaux maintenus (Denis Langlois) contre "ceux qui sont passés du col Mao au Rotary" - la formulation Hocquenghem remonte à 1986. "
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MAI D’AUJOURD’HUI, article de Philippe Geneste dans « Le Chiendent » (revue syndicale de réflexion et d’action) de Mai 2018.
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FRÉQUENCE TERRE, mars 2019, chronique "Littérature sans frontières" de Pierre Guelff.
Première émission, 3 mars 2019.
" Qui, mieux qu’une personne de terrain, pouvait écrire Et si la révolution était possible (Editions Scupp-La Déviation) que Denis Langlois, objecteur de conscience, condamné et emprisonné pour insoumission et refus d’obéissance, participant de Mai 68, auteur, avocat, témoin d’atrocités des conflits en Yougoslavie, Irak, Liban…, chantre du pacifisme… qui, d’emblée lance « N’offrons pas à nos adversaires les alibis et les justifications qu’ils attendent pour cogner. »
En France, constate-t-il, le dernier soulèvement visant à transformer la société remonte à Mai 68. Échec avec un vague prolongement électoral en 1981 et l’élection de François Mitterrand comme président de la république : « Une énorme désillusion pour ceux qui espéraient un changement radical, écrit l’auteur. Aujourd’hui, les inégalités sociales sont plus marquées qu’il y a cinquante ans. Cela veut-il dire que la révolution est impossible ? » se demande-t-il.
Après une démonstration convaincante sur les échecs successifs de révolutions armées, violentes, il n’hésite pas à dire : « Comment peut-on affirmer que le pouvoir révolutionnaire est au bout du fusil, quand c’est l’ennemi qui tient le fusil ? »
Sa réponse est claire et nette : « Seules les révoltes non violentes, celles qui permettent aux opprimés de s’appuyer sur la force insoupçonnée du nombre, ont quelques chances de réussir. Les pouvoirs savent comment massacrer ceux qui prennent les armes contre eux, ils sont toujours désorientés devant une population qui emploie des méthodes différentes et pratique notamment les manifestations pacifiques. »
En cela, Denis Langlois rejoint un autre activiste pacifiste efficace, Srdja Popovic, auteur de Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes, dont il a aussi été amplement question sur Fréquence Terre.
Et, surtout ne croyez pas que les non-violents sont des lâches, passifs, inertes et « se tournent les pouces en attendant que les événements surviennent par miracle. »
Jugez-en : « Pas besoin d’être un militant chevronné bardé de cicatrices. Il suffit de vouloir lutter sincèrement contre l’injustice et l’inégalité. Inspirons-nous du boomerang, amenons la violence à se retourner contre la violence, créons des mouvements et surtout pas des partis qui, eux, donnent rapidement naissance à des partis pris et de la partialité. Il faut des mouvements où il n’y a pas de hiérarchies entre les activités intellectuelles et manuelles, le rédacteur d’un article n’étant pas considéré comme supérieur à la distributrice de tracts, ou l’inverse. »
En somme, je retrouve dans cette proposition l’esprit compagnonnique qui m’est cher : « La main est le prolongement de l’esprit » et cela mérite bien une deuxième prochaine chronique sur cet essai tellement utile dans notre société déboussolée."
Seconde émission, 31 mars 2019.
« Il me fallait bien deux chroniques pour vous présenter l’essai Et si la révolution était possible de Denis Langlois aux Éditions SCUP, tant cet auteur de terrain (objecteur de conscience, ancien de Mai 68, pacifiste, avocat de toutes les causes perdues donc utopistes…), propose en 120 pages un important matériau de réflexion.
" En cette deuxième chronique, pas de longs discours mais quelques citations qui donnent un éclairage édifiant sur la manière de réagir dans notre société capitaliste, égoïste et violente et en faire une communauté internationale fraternelle et humaniste.
« Il y a lieu de former suffisamment d’animateurs, des donneurs de souffle, pour que leur permutation soit possible et qu’ils ne deviennent pas des politiciens professionnels, car n’oublions pas que les chefs naissent parce que les autres militants leur ont donné naissance. Un mouvement révolutionnaire doit être à l’image de la vie : libre, changeant, accessible à tous, enrichi des réflexions et du travail de chacun ».
Et l’auteur de peaufiner sa proposition : « Par définition, un mouvement révolutionnaire a besoin de toutes les bonnes volontés. Il représente le peuple, il est le peuple. Il en accueille toutes les composantes. Si l’on veut mener à bien une révolution et construire une société satisfaisante, l’impératif est clair : faire en sorte qu’elle ne soit pas régie par des rapports de pouvoir et même que le pouvoir n’y existe plus. Quand on n’a plus peur de celui-ci, ou plutôt qu’on a maîtrisé et dépassé sa peur, quand on n’a plus vis-à-vis de lui cet habituel complexe d’infériorité, quand on le défie, il n’est déjà plus tout à fait le pouvoir. »
Alors ? Comment réagir ? Denis Langlois propose : « Organisons des contre-forces selon nos possibilités sans violence car généralement plus difficile à contrer par les pouvoirs en place, surtout si l’humour en fait partie. Soyons honnêtes, écartons la censure, édifions un socle de valeurs acceptables pour tous, écoutons les autres, posons de bonnes questions, écartons la revanche, ne manipulons pas, établissons des canaux de communication plus sûrs et plus crédibles, le droit pour tous, l’épanouissement dans l’égalité, le bien-vivre ensemble, passons du travail forcé au travail choisi, allons à l’essentiel, renonçons à l’inutile… »
Bref, d’une prise de conscience individuelle, tendons vers une prise de conscience collective. Tout ça et bien d’autres éléments sont développés dans cet ouvrage, véritable mode d’emploi réaliste pour une indispensable révolution. Pacifiste, cela va de soi. »
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15 octobre 2018, surRADIO LIBERTAIRE, participation à l’émission Trous Noirs
(animée chaque semaine par Serge et Monique)
"Notre invité, Denis Langlois, auteur notamment des Dossiers noirs de la police française et des Dossiers noirs de la justice française, a publié, à l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, Et si la révolution était possible.
: « Vous voulez nous commémorer, c’est à dire nous enterrer. Mais vous perdez votre temps. Nous sommes toujours vivants. La révolte de mai refleurira ». Dans ce livre il propose des pistes à suivre et des erreurs à ne pas commettre pour garder espoir :
« Pas de leaders, de dirigeants, de chefs grands ou petits, d’appareils soucieux d’assurer leur pouvoir. Débarrassons-nous des avant-gardes guidant le peuple ! Un mouvement révolutionnaire doit être l’affaire de tous et non la propriété d’un petit noyau de professionnels ».
« Le but n’est pas celui des partis de gauche, repeindre en rose bonbon ou en vert pastel la cage, mais la détruire. Le pouvoir, comme le contre-pouvoir, est une force qui corrompt et broie tout dans ses tenailles. Il faut agir ici et maintenant en refusant les paradis fallacieux des religions, du marxisme et de la société actuelle ».
S’adressant à ceux qui s’investissent dans le mouvement pour changer la société :
« Fédérés de tous les pays, Unissons-nous ! »
• Denis Langlois parle aussi de son dernier livre « Panagoulis, le sang de la Grèce« , qui concerne le militant grec Alekos Panagoulis qui, en août 1968, tenta d’assassiner le colonel Papadopoulos, chef de la dictature militaire.
http://trousnoirs-radio-libertaire.org/
* On peut réécouter l’émission du 15 octobre sur le site de Radio Libertaire.
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CREUSE-CITRON (Journal de la Creuse libertaire), octobre 2018, article d’Élan noir :
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HOMMES & LIBERTÉS (Revue de la Ligue des Droits de l’Homme), juin 2018. Denis Langlois : Mai 68, une parenthèse « révolutionnaire ».
La Ligue des Droits de l’Homme en Mai 68.
Cet article d‘Hommes et Libertés s’inscrit dans un dossier « 68. La tectonique de mai ». Denis Langlois était en Mai 68 le conseiller juridique de la Ligue des droits de l’homme. Il parle notamment des actions menées avec Jean-Jacques de Félice et Henri Leclerc. Le Président de la Ligue était alors Daniel Mayer. Affaires judiciaires évoquées : mort de Jean-Pierre Thévenin au commissariat de Chambéry et de M. Bellet, concierge à Paris en Mai 1968.
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LE MONDE LIBERTAIRE (Numéro spécial Mai 68), article de Patothe.
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Revue SILENCE, mai 2018.
Une révolte comme celle de 1968 pourrait-elle avoir lieu aujourd’hui ? Dans ce cas, quelles seraient les ornières à éviter pour que la révolution ne soit pas défaite ou récupérée ? En indécrottable utopiste qui s’assume, mais les pieds sur terre, Denis Langlois donne envie d’y croire. Le livre évoque un certain nombre de pistes pour qu’une révolution réussisse : le choix de la non-violence (« ne jamais oublier que notre violence ne serait pas meilleure que celle des autres »), celui d’un mouvement plutôt que d’un parti, d’un système fédéral avec des mandataires révocables et tournants. Il suggère d’éviter la clandestinité (qui s’oppose à la démocratie interne) et les avant-gardes, de boycotter le système électoral, de créer des alternatives qui préfigurent l’avenir sans se faire récupérer par le système. Un pamphlet enlevé qui se lit avec un certain plaisir. G.G.
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LE LIBERTAIRE
Article paru sur l’espace Internet du groupe Jules Durand et du journal « Le Libertaire » :
http://le-libertaire.net/revolution-etait-possible-denis-langlois/
Le dernier livre de Denis Langlois ravive l’espoir d’une révolution possible aujourd’hui. Publié aux Editions Scup, en janvier 2018, il sera le premier à publier dans le cadre des 50 ans de Mai 68. Sous les pavés, la plage. Sous les pavés, la page. Ancien objecteur de conscience, c’est tout naturellement qu’il prône une révolution non violente : « Les Etats ont renforcé à outrance leurs armées et leurs polices. Les affronter militairement ne peut mener qu’à un carnage et à la recrudescence de l’oppression ». Denis Langlois est sur la même ligne que Jean Barrué même si ce dernier n’est pas mentionné. Pour Barrué, « L’anarchisme n’est pas seulement la négation et le refus du monde dans lequel nous vivons : il est aussi un acte de foi dans l’homme qui peut et qui doit se libérer de la servitude économique, et aussi de toutes ces autorités hiérarchiques qui étouffent en lui la personnalité et le rendent esclave des machines dont il devrait être le maître. »
Critique de la démocratie via le système électoral, critique de l’Etat, des hommes providentiels et des militants dont le terme d’origine latine fait référence aux militaires…A ce terme, il préférerait « les Fédérés ». Nous sommes d’accord avec lui à ce sujet d’autant que, d’une part, nous sommes fédéralistes et d’autre part, les Fédérés eurent leurs heures de gloire durant La Commune de Paris en 1871. Antimilitariste, il conchie toutes les armées, structures centralisées et hiérarchisées, avec des chefs qui donnent des ordres et des soldats qui les exécutent servilement. Pacifiste, l’écrivain a toujours dénoncé toutes les guerres. C’est un adepte de la désobéissance et d’Etienne de La Boétie. Pour lui, un axiome intangible : les procédés qu’on emploie pour réaliser quelque chose influent directement sur le résultat. Il analyse finement la dérive des partis communistes dont la révolution s’est toujours transformée en totalitarisme avec d’un côté les dominés et les dominants comme dans l’ancienne société. Supprimer la propriété privée des moyens de production n’est pas forcément un gage d’émancipation. Le marxisme aurait-il failli ? « Lénine, Trotsky, Staline, Mao, Fidel Castro, Pol Pot pour ne parler que d’eux, étaient issus de la bourgeoisie ou y avaient accédé du fait des études qu’ils avaient suivies. Quand ils se sont emparés du pouvoir, ils n’ont guère été enclins à le remettre entre les mains du peuple, classe à laquelle ils n’avaient jamais appartenu ou qu’ils avaient quittée depuis longtemps. » C’est que Denis Langlois milite ou veut se fédérer avec d’autres pour qu’une révolution débouche sur une société sans classes qui apporte liberté et égalité. Nous aurions ajouté que l’égalité politique est fictive sans égalité économique et sociale. Mais Denis Langlois, s’il reprend nombre de thématiques chères aux libertaires, il ne cite jamais ces derniers alors qu’il reprend les propos de Marx à maintes reprises. Concernant la religion, il aurait pu nommer Bakounine et à propos de la suppression du salariat, citer Kropotkine. Un savant dosage de penseurs anarchistes ainsi que de Marx n’aurait rien enlevé à la qualité du livre d’essence libertaire.
Denis Langlois espère que le terme contre-force remplacera la notion de contre-pouvoir, trop connotée. Le terme antiautoritaire était aussi pour nous autres, libertaires, bien adapté. D’ailleurs, notre écrivain commet une erreur en indiquant qu’aucune réalisation due aux promoteurs de l’Internationale anarchiste n’a pu se mettre en place. Les collectivités d’Aragon durant la Révolution espagnole par exemple démente ce propos.
Le mérite du livre de Denis Langlois réside surtout dans des analyses judicieuses des rapports de domination et dans les pistes à suivre pour éviter de récidiver dans les désillusions et les erreurs du passé. Il nous donne quelques éléments de réponses dans un petit manuel, sorte de mode d’emploi de la révolution. La faiblesse du livre, car tout livre est critiquable, se trouve dans l’évacuation très rapide des problèmes économiques et sociaux en cas de révolution. Les syndicats, conseils ouvriers semblent absents des réflexions. Idem pour la gestion des services publics par les communes. Au groupe libertaire Jules Durand, nous connaissons la nature humaine et il nous semble primordial d’instaurer un équilibre des forces syndicats/communes afin de ne pas tomber dans les travers des hommes de pouvoir et des sachants. L’équilibre proudhonien.
Pour autant le livre de Denis Langlois nous redonne la pêche. Rien n’est perdu : la Révolution reste à l’ordre du jour. « Fédérés de tous les pays, unissons-nous ! » car la dimension internationale ne peut être occultée.
Les libertaires se battent pour le plus élevé des projets politiques, une société où la liberté de chacun est la condition de la liberté de tous et toutes. Ni le besoin de domination, ni l’ambition personnelle, ni l’arrivisme ne trouvent leur compte dans le mouvement anarchiste. C’est sans doute pour cela que nous avons aimé le livre de Denis Langlois.
Patrice L.H.
UNION PACIFISTE d’avril 2018,
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LE MONDE LIBERTAIRE, février 2019 : La révolte de Mai refleurira, article de Justhom (Rouen).
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Septembre 2018 et Septembre 2019. Revue « LE CHIENDENT », deuxième et troisième volet de "Mai d’aujourd’hui" de Philippe Geneste.
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7 JOURS A CLERMONT, 20 février 2018, article de Marc François : La révolution "idéale" selon Denis Langlois.
5 novembre 2021, sur le Site canadien NOMOMENTE, Sarah Confer cite un passage de "Et si la révolution était possible"
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* Décembre 2020. Thèse de doctorat en science politique d’Antoine AUBERT :
Enquête sur les intellectuels "révolutionnaires" en France dans l’après-mai 68
Dans une thèse de doctorat en science politique intitulée "Devenir(s) révolutionnaire(s). Enquête sur les intellectuels « marxistes » en France (années 1968 – années 1990). Contribution à une histoire sociale des idées", Antoine Aubert se penche notamment sur les trajectoires croisées de trois intellectuels très impliqués dans la vie intellectuelle de l’après-mai 1968, à savoir François Maspero, Pierre Rosanvallon et Denis Langlois.
"Le premier se dépolitise et, sans se renier, se reconvertit dans une autre activité moins immédiatement politique (François Maspero) ; le deuxième se déplace vers la droite et, rejetant ses engagements passés, se présente comme un intellectuel lucide (Pierre Rosanvallon) ; et le troisième continue d’écrire des textes engagés, de militer, envers et contre tout, « jusqu’au bout, jusqu’au bout » (Denis Langlois)."
Voici les passages qu’Antoine Aubert consacre plus spécialement à Denis Langlois :
"Son avant-dernier livre, Et si la révolution était possible, publié en janvier 2018 aux éditions SCUP à l’occasion du cinquantenaire de Mai 1968, défend, encore et toujours, la nécessité d’une véritable révolution qui doit aboutir à « l’édification d’une société libre et égalitaire supprimant les classes sociales » alors « qu’aujourd’hui, les inégalités sociales sont plus marquées qu’il y a cinquante ans ». Son texte, qui « s’adresse en priorité aux utopistes, aux non résignés, à ceux qui croient malgré l’évidence contraire » se veut de part en part un éloge de la révolution sociale d’inspiration autogestionnaire et libertaire, qui passe par la « non-violence imaginative, astucieuse et cependant lucide ». Ce manuel, qui entend permettre la constitution d’un « mouvement révolutionnaire », reste animé « par cet enthousiasme qui, dans l’esprit de Mai 68, nous fait lancer les paris les plus fous ». Il se veut enfin une critique du réformisme : « Le but du mouvement n’est pas celui des simples partis “de gauche” : améliorer légèrement la situation des classes défavorisées, sans remettre en cause les structures économiques et sociales dont elles pâtissent. Repeindre en rose bonbon ou en vert pastel la cage où elles sont enfermées. Planter de temps en temps quelques banderilles dans la couenne des privilégiés, le gras, là où cela ne fait pas trop mal ».
Pourquoi mentionner ce bref livre d’éloge de l’esprit de Mai 1968 écrit par un auteur qui, « à 78 ans, toujours animé d’un idéal révolutionnaire, persiste et signe » ? C’est que si le nom de Denis Langlois n’évoque sans doute rien à ceux de ma génération, il a été, durant les années précédant et suivant la crise politique de Mai-Juin 1968, synonyme d’engagement révolutionnaire.
Né le 30 janvier 1940 à Etréchy, dans l’Essonne, il grandit avec ses six frères et sœurs à Étampes. Son père, petit commerçant, vend des pièces détachées pour automobiles. C’est lui qui le pousse à aller jusqu’au baccalauréat, décroché en 1957. Il poursuit ses études en littérature et en droit, au Panthéon et à la Sorbonne et, en pleine guerre d’Algérie, adhère à l’UNEF, progressivement engagée en faveur de l’indépendance. Il milite intensément, manifeste, distribue des tracts, colle des affiches et, bien sûr, ferraille avec les militants d’extrême-droite. Il affirme au cours de nos échanges que ses « inclinations étaient libertaires », fidèle à la tradition familiale et aux opinions politiques paternelles, qu’il situe « nettement de gauche et mêmes anarchisantes » avançant que, « dans sa boutique, on parlait autant de politique que de mécanique ». Après 1962 et la signature des accords d’Évian, Denis Langlois commence un doctorat en droit mais, de son propre aveu, il est avant tout un militant et un écrivain, bien que ses écrits n’intéressent alors pas d’éditeur et que son activité littéraire se limite à quelques textes journalistiques. Vient l’année 1965, décisive, puisqu’il est appelé au service militaire, repoussé jusqu’ici en raison de son statut d’étudiant. Mais « depuis plusieurs années, en contact avec des groupes anarchistes-antimilitaristes et des militants qui prônaient l’objection de conscience », Denis Langlois « refuse l’embrigadement ». D’abord clandestin, il attire des ennuis à ses parents (qui le soutiennent) et décide de se rendre aux autorités militaires accompagné d’un avocat de la Ligue des Droits de l’Homme. Il passe sept mois et demi à la prison de Fresnes, dont quarante-cinq jours au « mitard », et en tire un livre, Le Cachot, que François Maspero accepte de publier en 1967. L’ouvrage est chroniqué dans la presse, du Monde à France-Soir en passant par Le Canard Enchaîné, Le Monde Diplomatique et Esprit, où l’on peut lire qu’avec ce livre, « le problème de la punition judiciaire est aujourd’hui posé devant le grand public ». Il connaît surtout une publicité inattendue après que le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris refuse de l’admettre au barreau en raison de son emprisonnement. Sa visibilité est largement amplifiée par les événements de Mai 1968, durant lesquels la mobilisation du Groupe d’action judiciaire, composé d’avocats et d’étudiants en droit, conduit à sa réintégration comme avocat professionnel. Il devient alors spécialiste des affaires pénales et de droits de l’homme, notamment auprès de la Ligue des Droits de l’Homme, ce qui le conduit à suivre plusieurs procès à l’étranger comme celui du grec Alekos Panagoulis. Ingénieur électricien, ce dernier est jugé pour avoir tenté d’assassiner le colonel Papadopoulos le 13 août 1968, peu après la mise en place de la dictature dite « des colonels » qui, du coup d’Etat de la junte militaire en 1967 jusqu’en 1974, fut au pouvoir en Grèce. De cette expérience, Denis Langlois tire en 1969 le livre Panagoulis, le sang de la Grèce, publié à nouveau aux éditions Maspero. Il poursuit dans le contexte de l’après 68 son activité d’avocat engagé, principalement en défendant des militants français poursuivis par la justice, et publie en 1971 Les Dossiers noirs de la police française, cette fois dans la collection « Combats » du Seuil, et ce « pour toucher un public plus large que celui, pourtant non négligeable, des lecteurs des livres de Maspero ». Il poursuit son travail au Seuil, publiant notamment Guide du militant (1972), Les Dossiers noirs de la justice française (1974), Les Dossiers noirs du suicide (1976) ou encore Le guide du citoyen face à la police (1980).
Vient le début des années 1980, marqué par l’accession de la gauche au pouvoir en 1981. Il me raconte : « En 1981, j’ai été parmi les rares militants de gauche qui n’ont à aucun moment cru que Mitterrand pouvait, non seulement être de gauche, mais construire une société satisfaisante […]. Du jour au lendemain, cela m’a valu de me retrouver dans un isolement à peu près total et face à une censure que je n’aurais pu imaginer. […] Il m’est arrivé de considérer que j’avais payé cher la fidélité à mes positions politiques, mais je ne regrette pas cette attitude. Je me suis respecté ».
Denis Langlois est dans les années suivantes confronté à une situation financière de plus en plus difficile, malgré le succès de L’Affaire Seznec (Plon, 1988) – tiré de son rôle comme avocat de la famille Seznec - qui obtient le prix littéraire des droits de l’homme en 1989 avant d’être adapté en téléfilm par Yves Boisset en 1993. Il continue malgré tout de publier des livres dans les années 1990 et 2000 et reste très engagé, à la fois comme avocat et dans diverses causes politiques, à l’image de son statut de porte-parole de l’Appel des 75 contre la guerre du Golfe. Pourtant, comme il me l’écrit, « tout cela m’a permis de subsister matériellement. Mais je n’ai jamais retrouvé la place qui était la mienne avant mai 1981 ». La trajectoire de Denis Langlois est donc à la fois celle d’une fidélité à ses engagements et ses idées révolutionnaires jusqu’à aujourd’hui – comme le montre son livre sur Mai 1968 – mais aussi celle d’une invisibilisation quasi complète de sa position, socialement valorisée dans les années 1970, d’ « intellectuel révolutionnaire ».]"
DÉBATS ET LIBRES-OPINIONS
15 avril 2018, dans le cadre du Festival du Livre de Metz, débat-lecture sur Mai 68 : Denis Langlois, Ludivine Bantigny, Yves Pagès et Richard Bance, l’animateur du débat.
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6-7 octobre 2018, Salon du Livre du Mans : La 25e heure du Livre.
Débat sur Mai 68.
Le dimanche 7 octobre, débat : Mille et une facettes de Mai, avec Serge Bertin, Yves Bichet, Hervé Hamon et Denis Langlois. Débat animé par Jean-Philippe Melchior, maître de conférences de Le Mans Université.
Le réalisateur Costa-Gavras et Denis Langlois pendant une émission de radio enregistrée en public, le 6 octobre 2018, dans le cadre du Salon du livre.
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Juillet 2019 :
JEAN LEMAITRE, écrivain et journaliste, recommande sur son blog « Et si la révolution était possible » :
J’ai lu, j’ai (beaucoup) aimé, et je partage ET SI LA RÉVOLUTION ÉTAIT POSSIBLE de Denis Langlois, avocat militant et ancien objecteur de conscience.
Il est vrai, ces temps présents du début du vingtième siècle ne sont guère folichons pour ceux, sûrement plus nombreux qu’on ne le pense, en mal d’idéal libérateur… Mur de Berlin tombé, avec celui-ci les régimes communistes de l’est de l’Europe qui, mêmes autoritaires et parfois totalitaires, représentaient toutefois, pour nombre de citoyens européens, en dépit de leurs critiques croissantes, un espoir d’alternative à la toute puissance capitaliste et à l’impérialisme (le mal absolu) incarné par les Etats-Unis. Et ainsi, patatras. Tout s’est écroulé, en quelques mois, cédant le champ libre au rouleau compresseur de la pensée néolibérale, s’érigeant en seule pensée possible, et contaminant même la social-démocratie qui, majoritairement, s’est coulée dans le conformisme social-libéral.
En élargissant le champ de vision, pas de quoi pavoiser, donc. Y a-t-il une seule révolution qui, dans l’histoire récente de l’humanité, n’ait pas tourné le dos à ses idéaux de départ, dévorant au passage ses propres enfants. Et pourtant, faut-il pour autant baisser les bras, se résigner et renoncer à ses rêves de lendemains qui puissent chanter, enfin ?
SI LA REVOLUTION ETAIT POSSIBLE, annonce Langlois dans son livre, sans « point d’interrogation », ce qui sous-entend l’espoir, envers et contre tout.
D’emblée, l’auteur met les pendules à l’heure. Cette révolution qui affranchirait l’homme de toutes les servitudes, est réalisable… et durable… si elle est citoyenne, non violente et dès lors qu’elle ne se contente pas d’un capitalisme d’Etat (comme ce fut le cas à l’est de l’Europe après guerre) mais aboutisse à un changement du rapport au pouvoir, substituant aux chaînes une réelle émancipation, dans tous les domaines, des classes populaires.
Denis Langlois, pour cela, ne veut pas de leaders, d’hommes providentiels (ni dieu, ni César, ni tribun, comme le proclame l’Internationale) et encore moins d’avant-garde autoproclamée, dictant sa conduite de haut en bas à la masse de citoyens sommés de suivre les directives. Logiquement dès lors, l’avocat se garde bien de fournir un « guide » de recettes toutes faites aux lecteurs. Non, il offre en « passeur d’idées », des pistes, des réflexions à débattre.
« Retournons les droits de l’homme contre ceux qui hypocritement s’en réclament. Poussons les pions, posons les jalons, élargissons les brèches », nous invite-t-il. « Que l’on évite la spécialisation excessive en lui préférant la polyvalence qui rend autonome, que l’on ne considère jamais quelqu‘un dès le début comme incompétent pour remplir telle fonction, que les théoriciens-décideurs ne soient pas systématiquement présumés au-dessus des praticiens-exécutants », », ajoute-t-il. « Un mouvement révolutionnaire doit être l’affaire de tous ». Et aux auteurs de livres, il conseille : surtout, il vous revient « de pouvoir faire l’objet de critiques, de contre-propositions, de remises en cause, sans que cela soit considéré comme un sacrilège ou une vexation ». Car oui, estime Denis Langlois, la révolution citoyenne et pacifique doit aussi passer par une contre-information et des contre-pouvoirs Ainsi encourage-t-il le mouvement révolutionnaire « à bâtir une contre-force médiatique ». En commençant « sans doute par créer une agence de presse autonome, indépendante du pouvoir et des puissances d’argent ».
Au point où nous en sommes, plus de 50 ans après Mai ’68, Denis Langlois, on le voit, reprend (sans tabous, et c’est pensons-nous le principal mérite de ce livre) les choses à leur base. Sans, bien entendu, perdre de vue l’objectif final : « non pas de prendre le pouvoir –quand on prend quelque chose, il n’est jamais sûr qu’on accepte de le rendre –mais d’abolir le pouvoir, de le vider de sa substance, pour construire enfin une société libre et sans classe ».
Utopique tout cela ? Bien sûr, et alors ? Ne disions-nous pas jadis « Soyez réalistes, demandez l’impossible » ?
Jean Lemaître
• On trouvera ci-dessous les réactions de lecteurs :
• Carmela Chiaese Demander l impossible c’est l affaire de tous, mais les leaders ou catalyseurs me semblent utiles…je le lirai.
• Etienne Pluijgers Moi aussi, Carmela !
• Marianne Poveda Un peu en panne… Ma question, comment une révolution sans tribun ? Si pas au départ, ensuite il arrive, pour animer, haranguer, motiver, et..canaliser parfois. Non ? Je me trompe ??? En guise de métaphore et en légèreté et pourtant adaptable, transposable aux idéalistes/ idéaux révolutionnaires, ceci, m’est venu en tête !Avec une fin plutôt laissée à notre imagination..
…Et un livre ajouté à ma liste » à lire « , un peu statique en ce moment.. en panne, aussi.
• Carmela Chiaese Jolie métaphore !
• Marianne Poveda Merci Carmela, je craignais l’incompréhension !
• Michel Tack Objecteur de conscience moi-même , je vais vite me procurer cet ouvrage
• Michel Donata Mangon Sans doute utopique mais…osons l’utopie.
• Pierre Guelff Denis Langlois sait de quoi il parle et a été un des premiers objecteurs de conscience en France. Emprisonné il passa ensuite une grande partie de sa vie à défendre la révolution PACIFISTE qui n est pas du tout une utopie. Ce qu’il démontre bien dans son livre.
• Marianne Poveda L’utopie, ne se révèle-t-elle pas telle que lorsqu’on a essayé maintes fois sans réussir : donc après et non avant ??
• Olivier Van Volden Selon d’autres sources, les conditions révolutionnaires se réunissent. Mais je ne peux que conseiller de bien revoir l’effet des révolutions, qui n’ont rien de romantiques, qui tuent beaucoup surtout ceux qui ne sont à l’origine de rien… révolution française, révolution bolchevique, révolution maoïste… Et n’oublions pas que le nazisme est aussi une révolution contre les élites.
La question qui n’est jamais abordée avant la révolution (sauf celle des nazis et la maoïste), c’est l’après révolution. Et comme on ne sait ou même quand on sait, le résultat est toujours le même, la terreur.
Je suis de plus en plus surpris qu’on puisse appeler de ses vœux le massacre, le totalitarisme, le crime arbitraire, la déportation, les crimes de masse, sous le prétexte d’injustice (ce qui est vrai).
L’utopie c’est donc de croire que la révolution est portée par des gens aux valeurs humanistes, sereins et pondérés. Les révolutions sont portés par des criminels qui s’allient avec d’autres. La raison en est probablement simple.
Les humanistes ont besoin de criminels pour abattre leurs maîtres. Mais une fois abattus, les structures de justice et de police s’effondrent. Et pendant que les humanistes tergiversent sur les nuances, les criminels s’emparent de l’espace libre et font régner leurs lois. D’autres se découvrent également des vocations criminelles, vu la disparition des lignes.
Quelques temps plus tard, certains humanistes deviennent criminels et s’engagent dans la voie de la suppression de leurs ennemis, les autres humanistes.
Franchement, le romantisme révolutionnaires, je ne comprends pas.
• Olivier Van Volden Si lire l’histoire est excessif… Alors il faut s’attendre à la folie des hommes une fois de plus.
Je trouve assez surprenant d’affirmer que la révolution ne serait pas violente. C’est un déni de l’histoire. La révolution est par essence violente puisqu’elle consiste à destituer un pouvoir par autre chose que les arcanes politiques.
Toutes les révolutions reposent sur la destruction du pouvoir. Sinon cela s’appelle un processus politique, ce qui n’a rien de révolutionnaire.
J’avais justement bien indiqué dans mon raisonnement que les humanistes vont se perdre dans les nuances, ce que tu me confirmes. Mais l’humaniste pense que tout le monde est comme lui. Or si tel était le cas, le monde serait en paix et l’idée même de révolution inutile.
Je ne me demande pas ce que tel ou tel humaniste va faire. Je me demande comment l’humaniste va aborder la question de la violence qui naît de la situation révolutionnaire, ou plus exactement qui s’exprime de manière décomplexée.
On ne raisonne pas un fou furieux. Et les fous furieux existent de nos jours.
Enfin, si l’idée de révolution c’est de faire de la politique autrement, les verts sont la parfaite démonstration que cela n’a rien de révolutionnaire du tout, au contraire, c’est du conservatisme avec l’abus de privilèges.
En ce qui concerne l’information, elle est aujourd’hui disponible, mais la réorganisation sociale en microcosmes, souvent virtuelle, s’oppose à l’information pluraliste acceptée. Que reste t il alors d’autres qu’une information d’Etat ? Il y a suffisamment de médias alternatifs, entre RT, BDS, Mediapart, etc… Pour se faire des idées… Mais ce sont des médias alternatifs à vocation étatique, antisémite ou revencharde… Pas top…
Parmi mes sources de réflexion (dans des livres ou des émissions de fond en radio), le docteur Petiot et son contexte, l’émergence du nazisme, et des totalitarismes, l’histoire des dictatures, l’impact des technologies sur la guerre hybride et la mobilisation de masse…
• Jean Lemaitre Beaucoup de questions pertinentes que tu poses. Mais je dois préciser une chose pour éviter les malentendus entre nous. Sur le terme même de « révolution ». Dans le langage politique des 150 dernières années, le changement radical (il peut être de différents contenus, et même avec des objectifs diamétralement opposés) dit « révolutionnaire » (cf. tous les débats au sein de la1ère,2ème, troisième internationales ouvrières…) s’opposait la voie socialiste dite réformiste. Les révolutionnaires (léninisme..) appelaient au changement par une voie armée, avec les conséquences que l’on a vues. Les sociaux-démocrates (deuxième internationale) postulaient un chemin par des voies parlementaires, respectant les libertés fondamentales, et basées sur des réformes de structure graduelles. Aujourd’hui, ce clivage ancien me paraît dépassé. Il passe maintenant, selon moi, par le choix entre accompagner la logique néolibérale, en atténuant ses effets les plus négatifs, ou un réformisme plus radical, impliquant des changements de paradigmes significatifs, « qualitatifs ». A noter enfin que la Charte des Nations Unies justifie l’emploi des armes (donc de la violence) dans des Etats eux-mêmes dictatures et foulant au pied toutes les libertés individuelles et collectives.
• Olivier Van Volden Ah le changement de sens des mots. Tout cela est très bien, mais cela suppose que tout le monde comprenne le changement de sens. Ce n’est pas le cas des Black blocs par exemple. Curieusement ce n’est pas le changement de sens qui est présent dans les révolutions arabes. Je pense qu’il faut se garder de juger le monde avec une vision post moderne, celle de l’absence de violence.
Certes la violence guerrière s’est effacée de l’Europe, mais s’est rappelée pourtant à notre mémoire… Ukraine, Crimée, Turquie, Chypre, Espagne, Yougoslavie, et aujourd’hui aux frontières de l’Europe ou dans le discours des brexiteurs… et bien sûr les attentats. Bref, la violence guerrière est toujours là.
La violence tout court, morale, sociale est bien présente vu l’engouement populaire pour le néolibéralisme, à la condition d’en profiter.
Mon regard sur le monde me suggère que la posture européenne de dépassement de la violence est un leurre. Elle touche 450 millions d’individus sur 7 milliards… Ce n’est guère suffisant pour être optimiste alors que l’esprit de la paix s’efface chez ces mêmes 450 millions. A moins bien sûr d’enfoncer nos valeurs dans la gorge des autres… Mais cela se fait par la force ou alors très très très lentement.
Cette situation est d’ailleurs très bien comprise par les Russes qui s’amusent à nous voir réagir. Les Chinois s’amusent aussi.
Donc, le néolibéralisme est l’ennemi, mais ce néolibéralisme est au cœur des sociétés modernistes qui possèdent toutes l’arsenal nucléaire nécessaire à l’imposition de leur puissance géo stratégique.
La force offensive de l’Angleterre ne nous servira plus et la force de dissuasion française est d’abord française…
Voici l’état du monde… Et dans ce monde, aux puissances socio économique, l’Europe est un îlot de paix et d’égalité ,(certes pas top). Et cet îlot est attaqué de l’extérieur par le néolibéralisme, et à l’intérieur dans le souci soit de la perfection sur terre, soit d’un changement radical.
Finalement, tout le monde semble appeler à l’effondrement, un effondrement qui est nécessairement source de violence.
• Jean Lemaitre Cet effondrement, effectivement, peut dégénérer en violence, peut-être pas du même type que jadis, des guerres de tribus, de quartier à quartier, de communauté en communauté…sans compter le risque de guerre nucléaire qui anéantirait en quelques secondes la planète et l’humanité (de ce danger nucléaire, bizarrement, on n’en parle plus beaucoup actuellement). Alors justement, réfléchissons aux antidotes. Je n’ai pas de grandes certitudes à cet égard, sinon que le salut, s’il existe, réside dans la promotion de la citoyenneté active à tous niveaux, dans la restauration de la solidarité en tous lieux et tous moments, de la transmission de la mémoire entre générations, de l’éducation à tous endroits, et de l’éducation populaire, et son corollaire la pensée libre, ainsi que de la conscience même que des alternatives existent, ce qui est gage d’engagement lucide et ce qui fait reculer la résignation de même que la soumission (les aliments principaux de tous les totalitarismes).
• Olivier Van Volden Dans les révolutions contemporaines, il y avait de tout… Du combat à grande échelle, à petite échelle… Et pour rétablir la paix, une force révolutionnaire de stabilisation…
Quant au risque nucléaire et révolutionnaire, il n’arrivera qu’avec l’avènement du régime révolutionnaire lui même.
Il n’y a pas d’antidote à un contexte de violence (sauf une violence plus forte… exemple régime de la terreur en France). La violence armée est un objet dynamique, multiforme qui peut se satisfaire de lui-même s’il n’est pas soumis à une intention politique.
Il faut je pense travailler en amont. Et s’interroger sur les raisons d’une vision romantique de la révolution. Car en attribuant un caractère romantique à la révolution, on légitime son expression en lui attribuant des vertus qui sont peut être fausses.
Tout notre système sociétal est aujourd’hui obsédé par la mesure de toute chose, du bien-être à l’indice d’influence de la performance sociale sur le burn out. C’est ce besoin de tout mesurer qui rend fou. Ce besoin est issu du management. Et le management moderne est le produit de la dernière guerre européenne.
La technicité crée donc le productivisme moderne, et rend fou. Le besoin de changement est donc fort, il s’exprime de la même manière, par la mesure. Le cercle vicieux donc.
Aujourd’hui, notre paysage politique aurait dû avoir changé. Les nouveaux sont encore pires que les anciens. Et parmi les nouveaux, nous avons l’élite de la clairvoyance, celle qui nous crée la peur pour prévenir la mort future. Et qui combat toute pensée libre qui n’est pas alignée…
Entretenir la peur est une violence insupportable qui étouffe des citoyens déjà devenus fous…
Mélange explosif source des pires violences…
• Jean Lemaitre Olivier, je te trouve un brin excessif. Une révolution, aujourd’hui ne rime plus en Europe avec prise de pouvoir violente. C’est un changement radical qui se fait par les urnes, mais pas seulement. Encore faut-il qu’il y ait des majorités qui se forment, et que les idéaux ne soient pas trahis ensuite. C’est là, j’ai trouvé, toute la pertinence du livre de Langlois, dont je te conseille la lecture, car pour éviter que la révolution se retourne contre les idéaux de départ, il faut changer le rapport au pouvoir, compter sur des personnes lucides, engagées, critiques, agissant en conscience et non en moutons suivistes et béni-oui-ouistes. Il faut une information éclairante, pluraliste et non propagandiste, donc il nous faut des médias alternatifs, des citoyens debout.
• Jean Lemaitre Le caractère romantique de certaines révolutions (celle à laquelle j’aspire est basée sur des valeurs de progrès social et de libertés) découle précisément des objectifs et des moyens…J’ai trouvé précisément le livre de Denis Langlois fort intéressant à cet égard car il opère bien ce distinguo. C’est pourquoi, si tu le désires, je t’encourage à le lire, et ensuite nous poursuivrons ensemble, sur base de ta lecture, ce dialogue mutuellement enrichissant.
• Olivier Van Volden j’interroge donc bien le caractère romantique, si les révolutions khmers, soviet et maoïste n’y suffisent pas…
Je ne doute pas un seul instant que l’auteur distingue et nuance. C’est d’ailleurs très à la mode, la nuance qui permet, par une entourloupe intellectuelle de supposer qu’il existerait un avant (négatif) et un après (positif).
Mais les révolutionnaires de gauche ne sont pas les seuls à jouer à l’exercice. les fascoses aussi. les antisémites, aussi.
Dans mes lectures qui traversent les âges (de Bernard Guy aux années 60 et à aujourd’hui), je ne peux constater qu’une constante de l’homme.
De tout temps, l’homme était plus ou moins social, plus ou moins solidaire, plus ou moins revanchard, plus ou moins va-t-en-guerre, plus ou moins pour la paix.
C’est alors dans des lectures plus pragmatiques liées à l’art de la guerre et à la stratégie qu’on trouve des pistes de réflexion complémentaire, qui nous suggèrent que les objets dynamiques forts (comme les révolutions) ne se maîtrisent pas. Il est illusoire de prétendre piloter une révolution (ce qui se fait par de nouveaux maîtres) pour amener un peuple aux aspirations et convictions diverses à construire un monde meilleur.
Mais il est, à mon sens, totalement arrogant, de considérer que nous aurions atteint un niveau de connaissance et d’éclairage tel que les dérives ne se dérouleront pas.
Nous avons, par contre, des indices croissants que nous n’avons aucune maturité et que nous ne pouvons sans doute pas prétendre à une meilleure humanité qu’il y a 5000 ans. Les mêmes questions se posent toujours. Les archétypes traversent l’histoire et les civilisations. Seule la technologie nous donne l’illusion de la maîtrise du savoir.
Et la technologie est également considérée comme le reflet de la société à abattre et qui se décline en … mieux éduquer sans technologie, détruire les avancées techniques sources de malheur potentiel, jusqu’à bien sûr, détruire les lumières elles-mêmes, à l’origine de l’accélération technologique.
Bref, j’ai la modestie de croire que nous sommes toujours des enfants du feu qui disposent certes d’outils complémentaires pour explorer leurs univers, mais qui cheminent toujours aussi mal, voire bien plus mal.
• Lina Difficile Un livre de plus dans ma liste.
• Etienne Pluijgers Je pense que, s’il n’y a pas de révolution verte, il n’y aura pas de Révolution tout court, violente ou pacifique… Pour en savoir plus sur le sujet, je recommande la lecture de 2 bouquins jouissifs, parus dans les années 80, et réédités chez Gallmeister, collection de poche Totem : « Le gang de la clé à molette », et « Le retour du gang », de Edouard Abbey, polars écologistes hilarants et radicaux, des beaux livres d’été pour se détendre et quand même réfléchir. Mais surtout pour se détendre, c’est sympathiquement anar et vraiment on rit bien. Bonne lecture !
• Lina Difficile Et deux de plus pour la liste . Merci Étienne.
• Jean Lemaitre Merci Etienne, j’avais lu le premier sur tes conseils. J’avais beaucoup aimé, aussi l’écriture trépidante et le suspense comme le font si bien les Américains. Le second, je le commande. Hâte de le lire.
• Therese Saint Paul Ok, merci Etienne. Je vais ajouter un mot a la discussion(suggéré par Mike) : Gandhi !
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Décembre 2018.
GILETS ROUGES DEMAIN ? Denis Langlois pense que les forces de gauche devraient s’impliquer davantage dans le mouvement de révolte des « gilets jaunes » pour éviter une dérive fascisante.
DU ROUGE (ET DU VERT) DEMAIN POUR LES GILETS ? (décembre 2018)
Le gilet jaune est techniquement un vêtement de haute visibilité. Le moins que l’on puisse dire : ces derniers temps, il a rempli son rôle. Même si les spécialistes considèrent que c’est celui qui se voit le mieux, notamment la nuit, il pourrait cependant être orange, vert ou rouge, à en croire le Code de la route. L’essentiel est qu’il provoque la réflexion. Là aussi c’est assez réussi.
À vrai dire, au niveau symbolique, le mouvement des gilets jaunes n’a pas de chance. Dans notre monde occidental, le jaune est une couleur infamante. Mauvaise réputation injustifiée sans doute, mais qui lui colle à la peau. Certains font remonter cela à la trahison de Judas. Il aurait vendu Jésus pour une poignée de pièces d’or, c’est-à-dire pour quelque chose qui brillait jaune au creux de sa main. Depuis, le pauvre jaune en a vu de toutes les couleurs. Traître, briseur de grèves, menteur, cocu. Quand il se marre, il rit jaune. Quand il est malade, il a le teint jaune citron. En automne, les feuilles jaunissent et tombent raides mortes. Bref, le jaune sent le soufre et le soufre ça ne sent pas très bon.
Un mouvement peut-il longtemps évoluer affublé d’une telle étiquette ? Déjà les augures, bons ou mauvais, lui prédisent une métamorphose : il va pencher vers le brun – couleur particulièrement maléfique surtout lorsqu’elle est portée en chemise -, le noir – qui, paraît-il, est autre chose qu’une couleur -, le bleu ou bien le rouge.
Personnellement, c’est cette dernière couleur que je préférerais. Pas celle bien sûr des foulards rouges, soutiens abusifs et contre-nature du régime macronien. Le vrai rouge, celui qui se voit de loin et véhicule une histoire et des projets qui ont de l’ardeur. Le rouge, ça ne chipote pas, ça lutte des classes. Ça révolutionne énergiquement et ça vise l’égalité. Notre société foncièrement injuste en a vitalement besoin. Elle a tenté le bleu de la droite classique, puis le rose-PS, mais cela ne lui a pas trop bien réussi ; aujourd’hui, après une élection par défaut, elle a hérité d’une tonalité faussement neutre, presque indéfinissable, à présent délavé. Il lui faut des passions nouvelles, des convictions profondes. Le sens du partage en tout cas.
Oh ! doucement, vous oubliez le vert ! Les écolos conscients vous le diront, pas de justice sociale sans sauvetage de la planète et vice-versa. Comme par hasard, le vert est d’ailleurs la couleur complémentaire du rouge. De quoi régler les problèmes des daltoniens. Coloris plus paisible, aux petits soins avec notre monde déglingué. Ce n’est pas pour rien que les croix des pharmacies sont vertes. Par superstition, les comédiens n’aiment pas porter du vert, car Molière serait mort sur scène en habit de cette couleur. Mais nous ne jouons pas la comédie. Nous sommes même très sérieux.
Et puis, argument décisif, le vert est symbole d’espérance et de chance. Indispensable dans les moments difficiles où il faut se ressourcer et lancer des paris que l’on n’est pas sûr de réussir.
Alors, pour toutes ces raisons et d’autres que les experts en tonalités, on les appelle les coloristes, ne manqueront pas de dénicher, les gilets jaunes vont-ils se fâcher tout rouge et tout vert ? Ou, pour rester dans la métaphore automobile du début, passer au vert et griller le rouge ?
L’histoire galope de plus en plus vite et repasse rarement les plats. Chiche, changeons de coloris, comme on change de vitesses ! Annonçons la couleur !
Denis Langlois
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Un Blog de MÉDIAPART, celui de Jean-Marc B. cite largement le livre de Denis Langlois « Et si la révolution était possible » dans un article intitulé « Jean-Luc Mélenchon touche le fond en déclarant « Mon césarisme l’emportera ! » :
"Jean-Luc Mélenchon a déclaré « Le césarisme de Macron ne peut pas tenir, il n’a pas de base sociale ; mon césarisme l’emportera ! » (L’Obs, 09/08/2017)
Denis Langlois, dans la préface de « Et si la révolution était possible » (2018) traite assez bien de cette maladie qui touche les plus pressés par l’âge des politiciens :
« Il serait faux de dire que les dérives de l’autorité dans les partis viennent uniquement de ceux qui sont attirés par le pouvoir. Les chefs naissent aussi, parce que les autres militants leur donnent naissance. Notre société a habitué les gens à être en majorité des obéissants et des admirateurs. Les médias cultivent à longueur d’année cette tendance. Ils réclament des têtes d’affiche. Ils personnalisent les actions collectives. Ils veulent que quelqu’un de connu et de télégénique – le fameux « charisme » – incarne le groupe. Comment les leaders ne se laisseraient-ils pas griser par cette gloire factice, par cette prétendue reconnaissance ? Comment, nouveaux narcisses, ne regarderaient-ils pas un peu trop leur reflet dans le miroir ? Comment n’oublieraient-ils pas qu’ils sont pour les médias des pions interchangeables, des objets d’intérêt passager liés à l’actualité ? Comment n’en arriveraient-ils pas à confondre leur personne, leur ego – « Moi, je » – et la collectivité qu’ils représentent ?
Dans ces conditions, la recherche et la vénération d’un chef, le besoin d’un « maître » idéalisé, le culte de la personnalité, peuvent paraître naturels aux membres d’un groupe ou d’un parti. « Les grenouilles qui demandent un roi. » Un boulevard s’ouvre alors devant celui qui brûle d’être leader. Il n’a pas beaucoup d’efforts de séduction ou d’affirmation de soi à faire pour le devenir. Il a les plus grandes chances d’être intronisé, avec toute la connotation religieuse du mot. Par complexe d’infériorité, par engouement excessif, par souci d’efficacité immédiate ou encore par paresse, les militants lui laissent le champ libre.
Au début, cette situation peut paraître idyllique. Il est confortable de ne pas avoir à prendre d’initiatives, de suivre les mots d’ordre d’un leader-prophète que l’on admire. Mais en général les choses se gâtent vite. L’idylle tourne à la désillusion. Malheureusement il est trop tard. Le chef est bien en place dans toute sa splendeur et il s’avère difficile de s’en débarrasser, de déboulonner sa statue. Il a ses lieutenants, ses barons, ses serviteurs. Il dispose de l’essentiel des manettes du mouvement. Il confisque à son profit la lutte collective. Il devient l’organisation à lui seul, obsédé par son image et son maintien au pouvoir..."
MAI 68 TOUJOURS VIVANT ! Libre-opinion de Denis Langlois (3 mai 2018)
Vous voulez nous commémorer, c’est-à-dire nous enterrer. Mais vous perdez votre temps. Nous sommes toujours vivants. La révolte de mai refleurira obligatoirement.
Comment pouvez-vous imaginer que les gens se satisferont longtemps de cette existence étriquée, de cette vie au rabais, où il convient de travailler, consommer et se divertir selon vos règles, selon vos ordres et surtout vos profits ? La vraie vie, c’est autre chose. En Mai 68, nous l’avons touchée. Elle nous a certes échappé, ou plutôt on nous l’a arrachée, mais nous la retrouverons forcément un jour.
Vous avez beau discréditer notre révolte, dire qu’elle n’était qu’un amusement de jeunesse, une révolution culturelle – ça au moins ça ne mange pas de pain. Une grève aux acquis vite récupérés par les patrons. Nous savons qu’elle visait à devenir une révolution tout court. On lui a coupé les ailes, mais vous savez ça repousse les ailes et ça permet de voler encore plus haut, là où il n’y a plus de classes sociales, ou plutôt une seule : la classe ! Vous nous affirmez que scientifiquement, c’est impossible, ça ne peut pas réussir. Mais nous n’avons rien à faire de votre science. Nous faisons confiance à l’utopie, et même à l’inimaginable.
L’histoire tourne de plus en plus vite. Jusqu’ici à notre détriment, mais un jour la roue va s’arrêter sur la case Révolution. Celle qui balaye les injustices et les inégalités. Ces inégalités que vous considérez comme inévitables et même bénéfiques. Elles sont, d’après vous, les moteurs de la société. Pour filer le train aux premiers de cordée, on est prêt à gravir les échelons, à appuyer sur le bouton de l’ascenseur social. Après, il paraît que ça ruisselle, ça désaltère tout le monde, même ceux qui sont en bas de l’échelle.
Nous ne voulons pas de votre ruissellement goutte-à-goutte, nous voulons boire à grandes goulées, à la vraie vie, à la fontaine de la liberté et de l’égalité. Vous nous prédisez qu’elle va vite se tarir, que les révolutions sont vouées à se transformer en tout autre chose : des dictatures.
En Mai 68 justement certains avaient compris qu’il ne fallait pas emprunter les chemins balisés : ceux des révolutions violentes qui avaient donné naissance à des régimes autoritaires. Vous faites semblant d’oublier que la révolte était dirigée contre vous, mais aussi contre ceux qui préconisaient les voies « communistes ».
Vous voulez nous faire croire que c’est eux ou vous, qu’il n’y a pas d’autre alternative : le goulag ou la loi du marché. Mais, en quelques semaines de printemps, nous avons déniché d’autres chemins de traverse. Mai 68 n’était qu’un galop d’essai, une reconnaissance de terrain. Vous avez beau dresser des barrages, nous retrouverons les pistes.
Vous nous traitez de vétérans – pourquoi pas de vieillards ? – mais c’est vous qui appartenez au vieux monde. Nous aurons toujours la jeunesse du monde, celle qui se dresse face au pouvoir et dit non, avant justement d’emprunter les chemins de traverse.
Vous êtes bien prétentieux de croire que vous materez toujours les révoltes. C’est une source qui jaillit, elle ne ruisselle pas, vous ne pourrez pas toujours l’obturer avec vos mains crispées. Vos polices, vos armées, vos tribunaux, vos prisons, n’y pourront rien. Un jour, nous réaliserons l’espoir de Mai.
Denis Langlois
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* Ce texte publié également sur Bellaciao, Paroles libres, Gauchemip, Agoravox et Forum-Actualité a donné lieu à de nombreuses réactions, parfois surprenantes, dont on trouvera certaines ci-dessous :
Stirner, 3 mai 2018. 22 h 48
Trop facile de dire que suis d’accord, si l’on sait que la vérité d’une analyse ne peut être établie qu’à posteriori. Pourtant la description, exacte, est nécessairement a-temporelle.
Le présent détermine le futur- ne doit pas nous décourager si l’on sait que l’ a-temporalité – et elle est la bienvenue en l’espèce – de la proposition qui nous est faite, est une confirmation qui correspond en tous points à ce que Marx a prévu, à savoir que l’augmentation du capital constant au détriment du capital variable (les salaires) est la prémisse de l’effondrement du capitalisme, que l’agitation trumpiste et macroniste s’efforcent de dissimuler.
Vive la Révolution prolétarienne !…Vive l’anarchie !
Mic, 3 mai 2018, 19 h 45.
Le retour d’un mai 68 est d’autant plus obsolète, que le fondement de la revendication à l’époque n’a strictement rien à voir avec la situation actuelle. En 68, c’était la liberté qui était réclamée, on en a pléthore aujourd’hui, sans doute trop.
bernard29, 3 mai, 18 h 06.
« Et si la révolution était possible » . Vous ne semblez pas sûr de vous . Et donc, c’est possible ou pas ??
Albert123, 4 mai, 10 h 06.
Soit l’auteur est un cynique, soit il croit encore au Père Noël. Il parle révolution / changement, j’entends slogan, fétichisme de la marchandise et totalitarisme de la bêtise crasse.
Après « le changement c’est maintenant » et « pensez printemps » il n’est pourtant pas compliqué de comprendre que tout cela a été digéré par le pouvoir en place depuis des lustres et ne vaut plus un clou.
Spartacus, 4 mai, 13 h 46.
Les vieillards de mai 68 n’aiment pas qu’on les appelle par ce qu’ils sont.
Vieillards intellectuels qui en leur temps croyaient que Le « Che » était un romantique et qui aujourd’hui sont dans le déni de voir que c’était un enculé de criminel qui tuait sans procès pour le plaisir.
Vieillards qui ne veulent pas admettre que le socialisme est une illusion ou chacun espère vivre aux dépens des autres.
Vieillards qui n’ont pas évolué et sont restés dans les niaiseries marxistes éculées.
Triste France de vieillards qui croient qu’ils ont fait une révolution, mais dont 80% sont rentrés dans la fonction publique à chercher une rente au statut plus qu’au mérite.
Lugsama, 4 mai, 14 h 51.
On croirait un discours syndical.
Et nous serons des millions dans la rue !! Ah bah non, on est 15.000, raté.
Etirev, 4 mai, 6 h 54.
« Et si la révolution était possible » nous dit l’auteur.
La révolution sous-entend une lutte, et une lutte, un conflit et même une guerre n’ont jamais rien réglé, bien au contraire.
Aussi, ça n’est pas une révolution qui changera quoi que ce soit, mais une Evolution pacifique qui rétablira les choses telles que la Nature les a faites, en sortant de l’ignorance universelle et séculaire qui règne, et afin de montrer à chacun, homme et femme, ce qu’il est, c’est-à-dire de les rendre tels que la Nature a voulu qu’ils soient. Cordialement.
eric, 4 mai, 18 h 48.
Vous commémorer ? Mais vous rêvez ? C’est vous et vos petits enfants qui versez des larmes sur votre passé d’américanophiles marxistes. Naaaan ! Ce qui va se passer, c’est que vous êtes la génération « sociétale » celle du mariage pour tous et de l’euthanasie pour les autres. La génération des féministes harceleurs sexuels…
Vu vos âges, vous êtes en passe de devenir la génération hypocondriaque et retraites payés par les gamins.
Soyez vigilants. Vos petits enfants, bercés par vos délires, vont vous expliquer doctement pourquoi votre devoir devrait être d’en finir, vu le déficit du régime des retraites et de la sec soc réunis.
Vous ne leur avez pas trop appris à s’occuper des vieux. On va avoir un conflit des génération intéressant à gauche… Dans les invasions barbares, Arcand a une vision optimiste de la question ; Le fils trader, revient dépenser son fric pour que son père s’euthanasie en douceur…
Vous imaginez Macron vous payer l’héroïne pour abréger vos souffrances…
Vivarais, 3 mai 2018, 19 h 19.
La société avec le progrès a changé, il n’y a plus de contact entre les gens. Les seuls amis et contacts que les gens ont sont sur les réseaux sociaux. Maintenant le « métro, boulot, dodo » même au sein des familles où il n’y a même plus de contact entre les membres. Comment voulez-vous dans ces conditions qu’il y ait à nouveau l’esprit mai 68 ? Mai 68 a eu lieu parce que les travailleurs discutaient après le travail en buvant un coup au bistrot en face de l’usine ou l’atelier ( il n’y a plus de bistrot en face des lieux de travail). Le week-end les gens allaient jouer aux boules ou à la belote, aujourd’hui les lieux de résidence sont devenus uniquement des dortoirs d’où l’on s’évade dès qu’on en a l’occasion pour des activités solitaires. Seuls encore quelques retraités font encore comme au temps de Mai 68. Aujourd’hui, le simple fait de dire bonjour à quelqu’un dans la rue et essayer d’entamer une conversation vous fait paraître comme un extra-terrestre.
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LES RENÉGATS DE MAI 68, Libre-opinion de Denis Langlois (31 mars 2018)
Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar, têtes de gondole de Mai 68, avaient promis de ne pas s’exprimer à l’occasion du cinquantième anniversaire de cet événement. Ils n’ont pas pu s’empêcher de le faire collectivement dans un entretien avec Michel Wieviorka pour la revue Socio.
Ils voient dans Mai 68 ce qu’ils appellent trois dimensions : la dimension sociale, c’est-à-dire la grève générale qui a abouti aux accords de Grenelle, la dimension culturelle, « cette envie de vivre différemment » et la dimension révolutionnaire.
Pour les deux premières dimensions, le bilan leur semble positif. Mai 68 a permis d’entrer dans la « modernité culturelle et sociale », incarnée pour eux par Emmanuel Macron dont ils ont soutenu la candidature.
En ce qui concerne la dimension révolutionnaire, nos deux compères font un rapide mea-culpa, puis tombent à bras raccourcis sur « l’idéologie gauchiste révolutionnaire ». Cohn-Bendit estime que, de 1968 à 1974-1975, il est tombé dans le piège de la « révolution possible ». Geismar, qui a adhéré au Parti socialiste, dilue sa désertion en constatant que le P.S. tel qu’il l’a connu « avait absorbé énormément d’anciens militants gauchistes ».
Ceux qui ont trahi leurs idéaux de jeunesse trouvent généralement comme excuse qu’ils ne sont pas les seuls, que c’est une évolution normale.
Ils se trompent. Des révolutionnaires qui continuent de croire à l’édification d’une société libre et sans classes, ni riches ni pauvres, il y en a encore. Pour eux Mai 68 n’est pas mort. Ils ne participent pas à son enterrement. Ils n’ont pas déserté. Ils peuvent encore se regarder dans la glace et reconnaître les jeunes gens enthousiastes qu’ils étaient il y a cinquante ans. Ils savent aussi qu’ils ont été rejoints par d’autres qui partagent leurs convictions.
Loin d’incarner la modernité sociale, nos deux « renégats » sont les véritables « croulants ». « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi », disait-on en Mai 68. Cohn-Bendit et Geismar sont les dignes représentants de ce vieux monde fait d’injustices sociales, d’inégalités et de guerres.
Nous qui croyons encore en la révolution, nous qui étions en 1968 et dans les années suivantes des militants discrets mais actifs, nous leur dénions le droit de parler en notre nom. Conseiller Macron dans sa « casse sociale » leur suffira.
Denis Langlois
• Ce texte publié également sur Bellaciao et Agoravox a donné lieu à de nombreuses réactions, parfois surprenantes, qu’on trouvera ci dessous :
.Laertes 31 mars 10:41
Bonjour Denis : Il n’y a rien d’étonnant dans le fait qu’un Cohn Bendit, Lang, ou Geismar (que je ne connais pas) soient devenus ce qu’ils sont. C’est vieux comme le monde. Il suffit de réécouter la chanson de Brel « les Bourgeois » et surtout de lire et relire le livre fabuleux de George Orwell « animal farm » (en français « la ferme des animaux ») pour être convaincu qu’il y aura toujours des gens qui utiliseront de bons mots pour pour pouvoir après trahir. Rien de nouveau sous le soleil !
(la chanson de Dutronc « l’opportuniste » est aussi dans la même veine. C’est d’ailleurs ma préférée).
.Areole 31 mars 10:43
« Cohn-Bendit et Geismar sont les dignes représentants de ce vieux monde fait d’injustices sociales, d’inégalités et de guerres. »
Et pas vous ?
Si distinction il y a entre vous et eux (et elle n’est pas mince, il faut l’avouer) ce n’est qu’au regard des l’engagements guerriers des « renégats » dont vous ne faites manifestement pas partie. Pour le reste vous partagez avec eux ce fétichisme éthéré des sacro-saints droits de l’homme qui permettent de raisonner à dix milles lieues de la terre. Idéologie dangereuse qui, du quartier latin ou du haut des monts d’Auvergne, permet de prêcher sans jamais avoir à se salir les mains.
Je crains que votre opposition ne cache une complicité plus profonde que partagent les soixante-huitards : la bonne conscience des révolutionnaires qui hantent les colloques tiers-mondistes.
Ils faut toujours des voix pour crier dans le désert.
•Pierre Régnier 31 mars 12:04
Cohn-Bendit, Gesmar, Goupil… n’ont pas vraiment trahi leur idéal de mai 68. Ils y avaient milité pour la libération des moeurs et des comportements dans de nombreux domaines et ils ont réussi, même si les libérations sont souvent devenues du n’importe quoi. Mais ils n’avaient pas vraiment milité pour l’égalité et la solidarité. Il est donc logique qu’ils approuvent aujourd’hui l’économisme, dont Macron est assurément le meilleur représentant.
Il faut cependant élargir la réflexion à toute la fausse Gauche, toutes tendances confondues. (…)
.covadonga*722 31 mars 13:39
Cohn-Bendit, Gesmar, Goupil..July , des libertaires devenus des libéraux libertarien des crapules bourgeoises dont le ventre s’’est arrondi a mesure que l’échine se courbait.
•Coriosolite 31 mars 14:21
Chaque année en « 8 », ce qui fera la 5ème fois en 2018, le « soissantuitare » de service, marque déposée et carte d’ancien combattant sur demande, vient nous faire part, à nous qui n’avions rien demandé, de ses exploits passés et de ses émois présents.
Ne se rendant pas compte qu’il commence à radoter et à lasser un auditoire qui se fout de mai 68 comme de Waterloo ou des guerres de néandertal, il y va une fois de plus de son couplet moralisant sur la « trahison », les « vrais » révolutionnaires, etc.
Une petite pub sur son opuscule, juste paru pour l’anniversaire rituel, vient cette fois clôturer son oeuvre agoravoxienne. Ca ne mange pas de pain et ça peut mettre du beurre dans les épinards, comme disait Popeye.
Rendez-vous dans 10 ans pour le même blabla, avec un autre survivant de cette « révolution » ,si il en reste.
•zygzornifle 31 mars 14:29
Cohn-Bendit ne se souvient meme plus de son passé , maintenant il a l’UE en ligne de mire son confortable revenu argent de poche sa futures retraite dorée , il fait son rot après chaque repas au parlement comme bien d’autres ….
•Mohammed MADJOUR 31 mars 15:39
Il suffit juste de dire que ce Daniel Cohn-Bendit a été la malédiction infligée au peuple français qui visiblement ne pourra plus se relever tant il est plongé au plus profond dans la vase d’une nauséabonde culture !
.Jean PRADIER 30 mars 16:52
Merci Monsieur Langlois, l’espoir est toujours dans nos coeurs.
.irae 30 mars 19:15
Pour ne rien dire de Romain Goupil.
Je doute qu’ils aient trahi leurs idéaux. Ils cherchaient la lumière pour s’assurer carrière et revenus, cqfd.
.bb23 30 mars 22:20
Les Anonymes vivants de 68 sont toujours là et n’ont rien à foutre de ces bouffons embourgeoisés !..
Vivre l’Unité Populaire contre ce monde capitaliste pourri !
Ouvriers, Etudiants, Retraités,Paysans, exclus en tous genres…A 2 mains dans la lutte de classe (sans pavés, sans pitié ni piété) !.. Grève Générale !
.Blek 31 mars 18:47
Les révolutionnaires de 68 étaient des petits merdeux bourgeois qui n’avaient jamais travaillé de leur vie. Papa Maman , leurs donnaient l’argent de poche pour que ceux là aille foutre le bordel. Ces petits cons ne se sont pas aperçu qu’ils étaient manipulés pour virer De Gaulle . Après la récréation ils sont vite retournés à leurs occupations bourgeoises et le prolétariat a vite été oublié au profit d’un bon poste bien rémunéré et de la dernière BMW.
Helios 31 mars 19:35
Ce que vous dites, Blek, c’est ce que vous imaginez avec ce que vous savez MAINTENANT.
Il est totalement faux de parler de petits merdeux n’ayant jamais travaillé, pour identifier les jeunes qui se sont impliqués dans les manifs et toutes les discussions citoyennes, qui au passage, n’existent plus aujourd’hui.
Ceux qui ont vraiment fait « leur » révolution, et qui restaient le soir a établir une stratégie pour le lendemain, la semaine ou le mois suivant, ce n’etaient pas les quelques etudiants sans conscience -comme le sont ceux d’aujourd’hui – c’était des gens sincères, impliqués qui se heurtaient au même mur que celui d’aujourd’hui
Les règles sociale de l’époque étaient aussi fortes que les règles d’unanimité pour modifier TUE et TFUE. Une fois dans la rue, quand De Gaulle a eu vraiment chaud aux fesses, le smic a pu augmenter alors que, je me souviens bien, son augmentation etait légalement impossible et aurait du couler la France.
Avant mai 1968, j’ai travaillé et cela m’a bien aidé lorsque j’ai commencé a faire ma reconstitution de carrière. le fait d’avoir bossé m’a permis de valider mon service militaire, par exemple.
Vous regardez Mai 68 par le petit bout de la lorgnette et vous occultez ce qui ne vous arrange pas.
Je vous l’ai dit par ailleurs, Cohn Bendit, comme Geismar ou Krivine, c’etait des rigolos qu’on mettait en avant pour avancer…. mais c’étaient des brêles et ils le sont toujours.
Mai 68 est loin aujourd’hui et personne parmi les jeune n’a les co…les pour reprendre le flambeau et foutre un coup de pied au cul bien mérité a Macron ! vous, pas plus que les autres.
Aristide 31 mars 20:41
Des révolutionnaires qui continuent de croire à l’édification d’une société libre et sans classes, ni riches ni pauvres, il y en a encore.
Ce n’est pas tant le but qui pose questionnement, une société libre, et cetera, et cetera, … Quoique, par les expériences anciennes, on peut tout de même s’interroger.
C’est les moyens d’y parvenir qui posent questions, une révolution ouais, mais comment on règle le problème de ceux qui n’en veulent pas, ils seront nombreux et disposeront de la force. Une révolution violente ? A la mode des guerres civiles espagnoles, yougoslaves ?
Ils sont marrants tous ces révolutionnaires en chaussons, en sabots auvergnats ou en vélo des PTT, mais c’est LA question.
Je ne suis pas sûr que l’auteur vienne ici répondre à cette question. Il faudrait sûrement acheter son bouquin pour peut être avoir un début de commencement de réponse …
PS : Sur les extraits publiés sur son site, pas une seule fois le problème de la violence n’est posé. Par contre on trouve 7 fois le mot « leader » et les « moyens » de s’en passer …. Moyens ? Vœux pieux du genre « Un mouvement révolutionnaire doit être l’affaire de tous. » « Le seul terme souhaitable est le nous spontané et libre. » On est sauvé … Des discordances de vue, des oppositions, … que nenni, cela n’existe pas dans le monde des révolutionnaires et la réponse idéale le « nous » qui abstient de se poser le problème des aspirations individuelles.
.waymel bernard 31 mars 23:10
En 1968 Geismar avait déclaré qu’il ne se raserait la barbe que lorsque la révolution serait faite. Dans les années 90 sa photo est apparue dans je ne sais quel journal. Le visage glabre. Il venait d’être nommé inspecteur général de l’Éducation nationale.
.dupre 31 mars 2018 23:12
Merci, Monsieur Langlois, pour cette remise à l’heure de nombreuses pendules. Cohn-Bendit n’est qu’un imposteur, un militant et artisan de l’Europe libérale, son livre « Une envie de politique » est un plaidoyer pour l’économie de marché, comme quoi les « pavés de mai 68 » étaient truffés de mauvaises intentions, pire que l’enfer…
Car cette Europe libérale et atlantiste, c’est celle que les Américains nous imposent depuis la libération en 1944, année où ces Américains ont débarqué en Normandie pour se faire passer comme libérateurs (alors que c’était l’armée soviétique qui avait fait reculer les troupes nazies à Stalingrad en 1943, avant de marcher jusqu’en Allemagne en 1944). Celles et ceux d’entre vous qui veulent plus de détails les trouveront dans l’excellent ouvrage coécrit par Florence Leray et Paul Ariès, « Cohn-Bendit, l’imposture » aux éditions Max Milo ’publication en 2010).
Aujourd’hui, Macron compte parmi les hommes politiques européens les plus fidèles lieutenants de cette politique atlantiste et hypercapitaliste. Si Macron casse le service public de la SNCF, il s’attaquera ensuite, à la Sécurité sociale, le principal acquis du Conseil National de la Résistance. Nous sommes, non pas dans la « révolte » des petits renégats de Mai 68 à la sauce Cohn Ben Dit, mais nous sommes de nouveau en Résistance, il suffit de voir comment le fascisme est instrumentalisé dans des facs comme celle de Montpellier, comment des idées fascistes sont mises en valeur par des médias comme bFNtv
Aujourd’hui, faisons converger les zad, les cheminots et tous les grévistes, les étudiants et lycéens, pour une écologie distributive. Il y a des milliards à reprendre à ceux qui nous les volent, afin de redistribuer l’argent entre nous, pour une vie digne et respectueuse de la nature dont nous faisons partie. Résistance, résistance, résistance !
.Djam 31 mars 23:25
Il faudra qu’un jour les « authentiques » 68tards dont vous vous réclamez nous expliquent une bonne fois pour toute ce qu’ils recherchent… Nous, les venus après, nous comprenons surtout que derrière votre utopie se tenaient des esprits qui, eux, ont parfaitement bien su vous utiliser et vous ne vous en êtes jamais vraiment remis… eux, si ! et très bien même quand on regarde où sont ceux qui avaient en réalité une toute autre utopie qu’on appelle aujourd’hui le mondialisme…. cet énorme arnaque qui vend du « village global » aux masses abruties pendant que les organisateurs de ce coup d’état mondial touchent les royalties sans limite de la crédulité imbécile du révolutionnaire de base.
.Ble 1er avril 07:03
La bourgeoisie française a toujours été et est toujours anti républicaine. Les U S A lui ont donné un bon coup de main en 1968. Déjà à cette époque l’américanisation des esprits était bien avancée. Pas un jour ne passait sans que les média dominants ne fasse l’éloge de la démocratie étasunienne.Il y avait un véritable culte de l’individu tout puissant libre de « jouir » sans avoir à se préoccuper des conséquences de ses actes.
La propagande faisait en sorte de maintenir les « masses » dans une ignorance totale entre la démocratie étasunienne et la démocratie en France.
La démocratie étasunienne repose sur la liberté de l’individu, (son droit de posséder une arme, de s’enrichir sans limite, d’exploiter les esclaves, de conquérir des terres, et d’organiser le génocide des indiens) et sur la prédominance du $ dans le monde des affaires.
En France la démocratie n’a jamais été une démocratie réelle. Le vrai pouvoir est passé de la noblesse (les aristocrates) à la bourgeoisie, le peuple est passé d’un Maître à un autre mais rien a changé pour lui.
Les renégats de Mai 68 ne sont que le prolongement des renégats de la révolution de 1789 mais cette révolution n’a jamais été faite dans le but de partager le pouvoir entre la classe possédante et les peuple des travailleurs.
Anonymous_civil_Sergent 1er avril 09:08
J’ai le sentiment qu’à chaque anniversaire de mai 68 (tous les 10 ans) , c’est à peu près la même histoire :
– Les fossoyeurs de mai 68 de type Ferry, etc. bien conservateurs mais tout autant partisans du statut quo concernant l’appartenance à l’Otan et la construction européenne insistent sur les conséquences liés aux moeurs, aux pertes de valeur, au fétichisme materialiste et financier, à je cite « la mollesse des jeunes génération ». Donc dixit cette grille de lecture et bien les générations qui étaient trop jeunes pour faire mai 68 et sont devenus adultes plus tard et bien se sont bien faites avoir ( la génération de mes parents pour commencer née après 1955). Ces fossoyeurs s’accordent même à dire que 4 générations au moins se sont retrouvés au chômage à leur sortie d’études.
– Les embaumeurs aimeraient bien revivre cet évènement, mais ne parlent jamais du monde actuel à leurs lecteurs.
Et puis on trouve aussi maintenant des récits racontés par des gens qui y étaient ( 68 et après de Benjamin Stora) . On voit aussi des historiens et historiennes nous livrer une autre grille de lecture que celles habituelles.
– On trouve aussi certains auteurs tel Régis Debray ou autres qui expliquent bien la duperie menée par Cohn-Bendit et tant d’autres. Et c’est même d’ailleurs ces auteurs là que j’ai lus en priorité . Même quand on m’enseignait mai 68 au collège ou au lycée, j’avais coutume de dire en famille que ça a pas fait que du bien. Je disais même à l’époque que y’avais quelque chose qui clochait dans cette belle fable. Après on peux effectivement ne pas être d’accord avec une grille de lecture de générations ( voir Louis Chauvel sur la manière dont la prise de pouvoir des héritiers de mai 68 dans le champ politique, culturel, littéraire, économique, journalistique est allé de concert avec le verrouillage depuis des décennies des leviers de pouvoir de la Vème république).
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Et pour finir un petit clin d’oeil malicieux : 11 février 1968. Manifestation en faveur d’Henri Langlois, fondateur de la cinémathèque de Paris.
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Autres livres de Denis Langlois concernant la révolution :
*Slogans pour les prochaines révolutions, éditions du Seuil.
*L’utopie est morte ! Vive l’utopie !, Michalon.
*Les partageux ne meurent jamais, Les Belles Lettres.
*Et vous êtes de gauche, Galilée.
*Guide du Militant, Le Seuil.