1. AGENDA

Les 3 et 4 juin 2023, Denis Langlois participera au Salon du livre de Ceyrat (Puy-de-Dôme), près de Clermont-Ferrand.

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20 janvier 2022 : Parution de La Politique expliquée aux enfants de Denis Langlois, illustrée par Plantu. (Editions La Déviation)
Édition spéciale 1983-2022.

Avril 2021. "Le Voyage de Nerval" (Gérard de Nerval au Liban), récit de Denis Langlois, est paru le 15 avril 2021 aux éditions de La Déviation.

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Mai 2020 : Le livre "Pour en finir avec l’affaire Seznec" (La Différence) de Denis Langlois (avec un cahier-photos de 16 pages) à nouveau disponible en librairie.

24 septembre 2019

Les Éditions de La Différence publient "L’Affaire Saint-Aubin" de Denis Langlois, avec un cahier-photos de 16 pages.

Le 25 octobre 2018, les éditions SCUP-La Déviation publient une nouvelle édition complétée et illustrée de "Panagoulis, le sang de la Grèce" de Denis Langlois.

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ARCHIVES MILITANTES.

Nouvelles rubriques sur le site :

*La Ligue des droits de l’homme (1967-1971).

*La Fédération internationale des droits de l’homme (1968-1970).

*Les luttes militantes pour l’autodétermination du Pays Basque (1984-1997).

*La guerre dans l’ex-Yougoslavie (1991-1994).

L’Affaire Ursul Plançon

Le 3 août 1961, au soir, Mme Henry, une épicière de la rue Taison à Metz est retrouvée agonisante dans sa boutique. La gorge tranchée, elle a été sauvagement agressée et git dans une flaque de sang. Elle ne survivra pas.

Un suspect est rapidement arrêté : Ursul Plançon, ouvrier chaudronnier de 33 ans, marié et père de trois enfants. Il a été vu marchant dans la rue Taison où son chapeau tyrolien n’est pas passé inaperçu. On trouve sur lui une somme de 600 francs qui correspond approximativement à la recette journalière de Mme Henry qui a été dérobée.
Il reconnaît qu’il est passé dans la rue Taison, mais nie formellement être l’assassin de Mme Henry. Il explique difficilement la présence dans ses poches de la somme de 600 francs, parle d’abord d’un gain au tiercé, puis au 421, et finalement affirme qu’il s’agit d’une "cagnotte personnelle" prélevée sur sa paye qu’il dissimulait à sa femme. S’il n’en a d’abord rien dit, c’est parce qu’il craignait que sa femme, l’apprenant, décide de le quitter.

Un témoin, Mme Thouvenin, qui demeure au-dessus de l’épicerie, affirme l’avoir vu sortir du couloir de la boutique, puis revient sur ses déclarations, elle a simplement entendu le déclic de la porte et en a conclu que Plançon sortait de la boutique, mais il se révèle que, de l’endroit où elle se trouvait, Mme Thouvenin n’a pas pu entendre le fameux déclic.

Cependant, les vêtements de Plançon sont examinés et l’on découvre sur le revers du veston de minuscules gouttelettes de sang. Il affirme qu’il a pu saigner du nez, ce qui ne peut être démenti car il appartient au même groupe sanguin, le groupe A, que la victime. Par ailleurs Mme Henry s’est violemment débattue et Plançon ne porte aucune blessure ou éraflure. Il indique aussi qu’il lui arrive de tuer des lapins de son élevage et que des gouttes de sang ont pu sauter.
Ursul Plançon est cependant inculpé et emprisonné, d’autant plus qu’une expertise complémentaire accablante vient appuyer sa culpabilité. Deux experts, les Professeurs François Marcoux et Claude Aron de l’Université de Strasbourg, chargés d’examiner les gouttelettes de sang relevées sur les vêtements de Plançon, déclarent que dans une tache trouvée au fond d’une poche de son pantalon ils ont constaté la présence d’un fragment tissulaire qu’ils identifient comme étant "une partie de vésicule thyroïdienne". Or, Mme Henry a eu la gorge tranchée et le couteau a atteint la glande thyroïde.

Extrait du rapport d’expertise médico-légale des professeurs Marcoux et Aron (14 juin 1962).

Dans ces conditions, pour la police et la justice, il n’y a plus guère de doute : c’est bien Plançon qui a tué la malheureuse épicière.

Malgré ses protestations d’innocence, Plançon est renvoyé en juillet 1963 devant la Cour d’assises de Metz. Après la plaidoirie de Me Pierre Kedinger, il échappe à la peine de mort demandée par l’Avocat général en étant condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Le témoignage du professeur Marcoux était particulièrement attendu. Certains de ses collègues ont en effet affirmé qu’il est impossible de différencier une cellule humaine d’une cellule animale de mammifère, quand il s’agit de glandes endocrines, ce qui est le cas pour la thyroïde. A la barre, il déclare de façon nuancée qu’en raison de l’évolution récente de la science, il n’est plus en mesure d’affirmer qu’il a effectivement découvert un extrait de glande thyroïde humaine dans la tache de sang. La science, ajoute-t-il, fera encore des progrès et, un jour, il sera sans doute possible d’avoir une certitude dans un sens ou dans un autre.

En prison, Plançon continue de clamer son innocence. L’arrêt est annulé pour un vice de procédure et, il est jugé à nouveau en mai 1964 par la Cour de Nancy qui le condamne à la même peine : 20 ans de réclusion criminelle.

"Détective", 15 mai 1964.

Me Pierre Kedinger multiplie pour lui les démarches. Parallèlement Ursul Plançon s’adresse à La Ligue des droits de l’homme où Me Denis Langlois est chargé du dossier.

La demande de révision du procès est rejetée, mais en 1974, après 13 ans d’emprisonnement, Plançon bénéficie d’une libération conditionnelle. Pas un seul moment il n’a cessé de crier sa totale innocence.

(Les Dossiers noirs de la justice française, pages 213 à 220)

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*8 mars 2023, dans quatre articles de Sandrine Issartel, Le Républicain Lorrain revient sur l’affaire Plançon.

1. Affaire Plançon. Retour à Metz sur le meurtre de la rue Taison.

2.Le meurtre de l’épicière de la rue Taison : les faits.

3.Affaire Plançon : L’Impossible révision ?

4. "J’ai l’intime conviction que ce n’était pas lui", Maude Segur-Plançon veut laver l’honneur de son grand-père.



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