1. AGENDA

Samedi 16 et dimanche 17 novembre 2024, Denis Langlois vous attend au SALON DU LIVRE DU TOUQUET-PARIS-PLAGE, salle des 4 Saisons, avenue de l’Hippodrome, sur le stand de la Librairie Le Furet du Nord.

Samedi 12 et dimanche 13 octobre 2024, Denis Langlois sera au SALON DU LIVRE "Marque-page", à CÉBAZAT (Puy-de-Dôme), Domaine de la Prade, 46 route de Gerzat, près de Clermont-Ferrand, sur le stand des Editions La Déviation.

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Le samedi 28 septembre 2024, à 15 heures, à MONNERVILLE (Essonne), CONFÉRENCE-DÉBAT "La Mort du babouin de Monnerville".

Le 22 août 2024, parution d’un nouveau livre aux éditions La Déviation : La Cavale du babouin


En 2022 : Parution de La Politique expliquée aux enfants de Denis Langlois, illustrée par Plantu. (Editions La Déviation)
Édition spéciale 1983-2022.

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2021. "Le Voyage de Nerval" (Gérard de Nerval au Liban), récit de Denis Langlois, paraît aux éditions de La Déviation.

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Paru en 2020 le livre "Pour en finir avec l’affaire Seznec" (La Différence) de Denis Langlois (avec un cahier-photos de 16 pages) sera bientôt à nouveau disponible en librairie.

2019

Les Éditions de La Différence publient "L’Affaire Saint-Aubin" de Denis Langlois, avec un cahier-photos de 16 pages.

2018, les éditions SCUP-La Déviation publient une nouvelle édition complétée et illustrée de "Panagoulis, le sang de la Grèce" de Denis Langlois.

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ARCHIVES MILITANTES.

Nouvelles rubriques sur le site :

*La Ligue des droits de l’homme (1967-1971).

*La Fédération internationale des droits de l’homme (1968-1970).

*Les luttes militantes pour l’autodétermination du Pays Basque (1984-1997).

*La guerre dans l’ex-Yougoslavie (1991-1994).

L’Appel des 75 contre la guerre du Golfe. 6

Archives de Me Denis Langlois.

Exposé chronologique en 7 parties.

1. 2 août 1990-9 janvier 1991.
2. 10 janvier 1991-18 janvier 1991.
3. 18 janvier 1991-28 janvier 1991.
4. 28 janvier 1991- 13 février 1991.
5. 13 février 1991-26 février 1991.
6. 26 février 1991-4 avril 1991.
7. 4 avril 1991-Juin 1992.

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Ci-dessous  :

6e partie : 26 février 1991-4 avril 1991

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26 février 1991. Troisième jour de l’offensive terrestre.

La débâcle de l’armée irakienne se confirme. Koweit-City est libérée très facilement par les troupes de la coalition. Les soldats irakiens ne se défendent pratiquement pas et fuient le Koweit pour gagner Bassorah, la deuxième ville irakienne, où ils pensent trouver du secours auprès de la Garde nationale, considérée comme l’élite de l’armée. L’aviation alliée s’acharne sur les convois. Un pilonnage systématique. Sur plusieurs kilomètres, la route de Bassorah n’est plus qu’un vaste amas de ferraille et un cimetière. Des centaines de blindés, de transports de troupes, des camions, des voitures civiles, déchiquetées et carbonisées. Plusieurs milliers de morts. Un "crime de guerre" selon certains.

En trois jours, sur l’ensemble du front, les troupes de la Coalition ont fait 40.000 prisonniers. Depuis le début de la guerre, la moitié des chars irakiens a été détruite.

Route de Bassorah.

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"La route de Bassorah", poème de Chantal Dupuy-Dunier (extrait de "L’étang brisé").

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Les bombardements se poursuivent sur Bagdad, Bassorah et d’autres villes irakiennes. Des réfugiés essaient de fuir les zones de combats.

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Surprenantes déclarations de Saddam Hussein. Sur Radio-Bagdad, il annonce le retrait du Koweit, mais le qualifie de victoire. "A partir de ce jour, nos courageuses forces armées vont poursuivre leur retrait. Ce sont les circonstances qui imposent la perte de la dix-neuvième province irakienne, une partie de notre pays qui nous a été arrachée dans le passé." Il demande à ses frères musulmans d’applaudir cette victoire, ces hommes "qui ont combattu Trente Etats, tout le Mal qui les entoure et, sans conteste, la plus forte machine de guerre et de destruction du monde". "Que la victoire est belle, avec l’aide de Dieu !", conclut-il.

George Bush est moins lyrique. Dans une courte allocution télévisée, il déclare : "La coalition continuera la guerre avec la même intensité !" Pour les Etats-Unis, une reddition totale de Saddam Hussein et l’acceptation de toutes les résolutions de l’ONU sont indispensables pour que cesse la guerre.

Même position de la Grande-Bretagne et de la France. "Il est exclu que, dans les conditions actuelles, un arrêt des combats puisse intervenir."

Moscou fait cavalier seul en demandant "un cessez-le-feu immédiat".

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Dans le monde entier, les pacifistes réclament la même chose "Arrêtez le massacre !". A Paris, au lendemain de la manifestation, les 75 et les organisations se réunissent à la Bourse du Travail. Une question revient : "Que faire à présent pour maintenir la pression sur le pouvoir ?". Les manifestations, même si la dernière est restée importante, réunissent de moins en moins de monde. Cependant, la prochaine prévue pour le 9 mars sera particulière. C’est la Journée Internationale des Femmes et un comité s’est créé pour coordonner les différentes actions. Les 75 s’associeront bien sûr à cette journée.

Un point très positif : La campagne "Un million de télégrammes" est une réussite. Grâce au relais des organisations, elle suscite un peu partout une mobilisation exceptionnelle. Plusieurs centaines de milliers de messages ont déjà été réunis. La Boîte postale n° 75 croule sous les envois. Il est prévu d’aller les porter solennellement à l’Elysée le 15 mars.

 

27 février. Au matin, Radio-Bagdad confirme que le retrait irakien du Koweit est terminé. Dans l’après-midi, la télévision irakienne annonce que Saddam Hussein accepte les résolutions de l’ONU en échange d’un cessez-le-feu immédiat.

Réuni de toute urgence, le Conseil de sécurité rejette la demande de l’Irak. Saddam Hussein doit se soumettre à toutes les résolutions de l’ONU avant un quelconque cessez-le-feu. La guerre continue.

 

Jeudi 28 février 1991. A deux heures du matin, l’Irak accepte l’ensemble des résolutions de l’ONU. Dans une lettre remise au Secrétaire général de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères irakien Tarek Aziz affirme que son pays accepte "sans condition" les 12 résolutions du Conseil de sécurité.

George Bush prend la décision de suspendre le conflit. Le cessez-le-feu prendra effet à 6 heures.

Une de "L’Humanité", 28 février 1991.

"Le Monde"

"L’Humanité"

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1er mars. On apprend que le nombre de prisonniers irakiens se situerait entre 50.000 et 80.000 selon les sources. Il y a eu 300 morts parmi les soldats de la Coalition. Il est encore impossible de déterminer le nombre de morts irakiens (militaires et civils). On parle de plusieurs dizaines de milliers de victimes. Cent mille. Peut-être plus. Un massacre comme le dénonçaient les pacifistes.

Au cours de la guerre, deux soldats français ont été tués. Leurs corps sont ramenés en France. Lors d’une cérémonie solennelle, ils sont décorés à titre posthume par le ministre de la Défense, Pierre Joxe.

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Dans "Libération", Brice Lalonde, ministre de l’Environnement, exulte : "Que nos chefs d’Etat soient loués. Bravo et merci. Que nos pacifistes en prennent de la graine !"

"Le Quotidien" écrit : "Tandis que les Irakiens étaient maintenus éveillés par le déluge de bombes que les Alliés faisaient tomber sur eux, le général Schwarzkopf s’endormait paisiblement au son de la pluie qui tombe, de bruissements de feuillages et de gazouillis d’oiseaux. Ces bruits pacifiques, enregistrés sur cassette, sont un cadeau d’un courtier en assurances de Mason City (Iowa)."

Bagdad.

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2 mars. Une surprise. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le journal "Le Monde" parle des pacifistes en première page. Mais le titre révèle tout de suite l’intention : "L’Impuissance des anti-guerre".

"Le Monde" daté 3-4 mars 1991.

"Les mots de la guerre" par Bruno Frappat "Le Monde".

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Dans son journal de 20 heures, la chaîne de télévision Antenne 2 diffuse un reportage sur l’autocensure des télévisions britanniques qui ont refusé de diffuser des images de manifestations pacifistes. Étrangement, rien n’est dit sur l’autocensure des télévisions françaises, dont Antenne 2.

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3 mars. Les accords de cessez-le-feu sont officiellement signés sous une tente de l’armée américaine installée sur la base aérienne irakienne de Safwan.

On commence à parler de révoltes en Irak contre le régime de Saddam Hussein : les musulmans chiites à Bassorah et les Kurdes dans le nord.
Ces soulèvements seraient encouragés par les Etats-Unis.

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4 mars. A Paris, les 75 se réunissent à la Bourse du Travail. La suspension des hostilités dans le Golfe est pour eux un soulagement, mais aussi une tristesse et une amertume, car ils pensent que la guerre aurait pu être évitée. Elle a été un effroyable massacre du peuple irakien : des centaines de milliers de morts, d’estropiés, d’orphelins ; des destructions massives ; des ressentiments, des haines.

Ceux qui, dans le monde entier, étaient opposés à la guerre n’ont pas réussi à empêcher ce carnage. En même temps, par les pressions qu’ils ont exercées sur les gouvernements, ils ont certainement évité le pire et contribué à arrêter cette tuerie.

Cependant, un problème agite les 75 : A présent que les affrontements militaires sont suspendus, doivent-ils continuer leur action ou bien y mettre fin, c’est-à-dire se dissoudre ? Les deux positions existent parmi les signataires et il semble sur ce point difficile de maintenir le compromis qui leur a permis jusqu’ici d’agir.

Même si la guerre n’est pas totalement terminée, on est entré dans la recherche de solutions d’après-guerre et les positions des uns et des autres sont différentes.

Un certain nombre de signataires souhaitent reprendre leur liberté pour ne pas être entraînés, malgré eux, dans le soutien de telle ou telle forme de négociation ou d’absence de négociation.

Après une discussion animée, il est décidé d’enregistrer ces divergences et de reconnaître que l’appel des 75 ne peut plus jouer son rôle unificateur et fédérateur contre la guerre. Il a rempli sa tâche et l’a bien remplie, mais ne peut aller au-delà. Il faut éviter de terminer par une rupture, ce qui serait la pire des choses.

De plus, vis-à-vis des centaines de milliers de personnes qui leur ont fait confiance et ont participé avec eux à la lutte contre la guerre, les 75 ont un devoir et une responsabilité : se séparer la tête haute, sortir par la grande porte et non pas disparaître au terme d’actions de plus en plus minoritaires, s’étioler, en détruisant les important acquis de la lutte commune.

Ils considèrent également que c’est à eux de choisir le moment de leur départ et non pas aux autres ou aux circonstances.

Ils décident donc de se séparer, dans la mesure où, dès le départ, ils n’avaient aucune vocation à devenir une organisation permanente, ni aucun mandat pour cela.

Denis Langlois et Yves Dechezelles sont chargés de rédiger un projet de dernière déclaration, "un bilan porteur d’espoir".

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5 mars. Les avions des premiers bataillons de soldats français de retour du Golfe se posent sur la base militaire de Toul.

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"L’Humanité" du 6 mars 1991.

12 mars. Réunion des 75. Le projet de dernière déclaration est discuté et adopté.

Constat est fait également qu’il y a entre les signataires des divergences en ce qui concerne les révoltes des Chiites et des Kurdes en Irak. La majorité des signataires est favorable à ces révoltes et dénonce leur répression par le régime dictatorial de Saddam Hussein. Cependant, une minorité (essentiellement les trotskistes) est réticente à soutenir ces révoltes, dans la mesure où elles ont été encouragées par les puissances occidentales et principalement les Etats-Unis. Ils y voient un moyen détourné d’intervenir dans les affaires de l’Irak et donc de continuer la guerre.

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14 mars. Une dernière réunion a lieu à la Bourse du Travail entre signataires et représentants des organisations. Les 75 font part de leur décision de mettre fin à leurs activités, ils distribuent le texte qu’ils ont adopté et qui a déjà été publié dans la presse en raison d’une fuite.

Denis Langlois, en leur nom, tient à "remercier le plus vivement et le plus sincèrement possible toutes les organisations, associations, syndicats, partis politiques, qui ont participé à cette lutte contre la guerre et pour la justice, tous les militants ou simples citoyens qui ont oeuvré dans ce sens. Sans eux rien n’aurait été possible."

Il exprime un dernier souhait : "Que les liens de confiance, de solidarité, de camaraderie et même d’amitié, qui ont été renforcés ou créés, subsistent longtemps. C’est la condition pour que dans l’avenir nos luttes soient efficaces."

"L’Humanité", 14 mars 1991.

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"Le Monde", 14 mars 1991. En fait, le Forum à partir de cette date n’aura pratiquement plus d’activités.

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"Informations ouvrières", 15 mars 1991.

 

15 mars. L’Irak s’enfonce dans la guerre civile. Les 3/4 du pays sont en état de révolte. Saddam Hussein, musulman sunnite, a gardé suffisamment de forces militaires et policières pour écraser les Kurdes et les musulmans chiites.

Dans le Kurdistan, jour et nuit, l’artillerie lourde irakienne pilonne la ville de Kirkouk, grand centre pétrolier. La résistance s’effondre devant l’offensive éclair de l’armée. Plusieurs centaines de milliers de Kurdes, des femmes, des enfants, des vieillards, fuient les combats dans un dénuement total et tentent de trouver un abri dans les montagnes près de la frontière turque. Les Alliés laissent faire. Conformément aux accords de cessez-le-feu, ils interdisent seulement à Saddam Hussein d’utiliser les avions dont il dispose encore.

C’est seulement le 5 avril que le Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait été plus rapide pour les Koweitiens, adopte une résolution condamnant la répression irakienne contre les Kurdes.

"Le Monde", 6 avril 1991.

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Chronologie :

1. 2 août 1990-9 janvier 1991.
2. 10 janvier 1991-18 janvier 1991.
3. 18 janvier 1991-28 janvier 1991.
4. 28 janvier 1991- 13 février 1991.
5. 13 février 1991-26 février 1991.
6. 26 février 1991-4 avril 1991.
7. 4 avril 1991-Juin 1992.

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